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Brise-lames et autres aménagements pour protéger le littoral de l’érosion
Publié le vendredi 26 mai 2017  |  Agence de Presse Sénégalaise
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© aDakar.com par A. Seck
Le PM visite la commune de Yène pour constater les dégâts causés par la houle
Dakar, le 5 Septembre 2015 - Le Premier ministre a visité la commune de Yène pour constater les dégâts causés par la houle dans la nuit du dimanche à lundi. Il était accompagné du ministre de l`intérieur et d`autres membres du gouvernement.




La conception de brise-lames (tétrapodes) et d’autres aménagements peut constituer une solution durable parmi tant d’autres face à l’agression du littoral sénégalais et de l’Afrique de l’ouest en général victimes de l’érosion côtière, a estimé le directeur du Centre expérimental d’étude et de recherches pour l’équipement (CEREEQ), le professeur Papa Goumbo Lo.

Les brise-lames expérimentés à Saly-Portudal (Mbour) pour protéger ses plages sont parmi les solutions durables susceptibles de stopper l’érosion côtière, a soutenu le professeur Papa Goumba Lo dans un entretien avec l’APS.

"Les brise-lames de Saly ont été faits à base de matériels nouveaux, testés par des géologues et qui peuvent,briser des vagues, jusqu’à huit mètres de hauteur" a-t-il expliqué.

Un brise-lames est une construction du type digue ou jetée (môle), établie devant un port, une zone aménagée, une plage ou un littoral vulnérable à l’érosion.

"Nous avons fabriqué des tétrapodes de 2,40 m, 4,5 tonnes, avec 2 à 3 mètres cubes de volume, conçus avec du ciment marin et coûtant moins cher que tout ce qui a été fait en termes de brise-lames" a dit l’environnementaliste aménagiste.

Le tétrapode est un élément de brise-lames, un bloc de béton armé fait de quatre cônes tronqués assemblés par leurs bases, utilisé plus particulièrement en ingénierie avec un profil courbe et calculé de telle sorte qu’il minimise l’impact des flux marins.

Quant aux brise-lames, qui sont une solution naturelle, ils stoppent, brisent et cassent la houle qui tape sur la plage et permettent au sable de se déposer a indiqué l’expert.

Pape Goumba Lo souligne que "dans certains sites côtiers, comme à Ouakam, Ngor et ailleurs, quelque soit l’ampleur de la houle, la côte ne bouge pas car, en face de Yoff Layène, se trouve l’île de Yoff qui protège toute cette partie".

"Toutes les houles qui devaient taper sur Yoff, sont déviées par l’île de Yoff. L’île de Ngor fait la même chose pour la plage éponyme et Soumbédioune est protégée par les Îles de la Madeleine. Quant à Ouakam, sa plage est protégée par un petit îlot submergé, appelé le marabout couché" a fait savoir le directeur du CEREEQ.

"Si aujourd’hui, on a pu ériger un port à Dakar, c’est que l’île de Gorée protège la zone du port. Il existe à ce niveau des brise-lames naturels" a dit l’aménagiste.

M. Lo a, à titre de comparaison, donné l’exemple des Îlots Corail qui "sont en mer et qui servent de brise-lames naturels protégeant ainsi beaucoup de plages comme celles d’Haïti, d’Hawaï qui restent inertes malgré les courants".

"Au Sénégal ce que nous devons faire, est de comprendre la nature, de ne pas la réinventer mais plutôt de reproduire ce qu’elle a fait ailleurs pour se protéger" a recommandé Papa Goumbo Lô.

Pour l’île de Gorée, a-t-il indiqué, "il faut des infrastructures adaptées pour protéger la partie sud de Gorée, un site fortement menacé par les houles".

Les constructions faites dans cette partie de l’île doivent "répondre à des normes dans ces zones tectoniques, c’est-à-dire qui bougent" a suggéré M. Lô qui relève néanmoins que "le sud-est de Gorée peut être protégé par des brise-lames qui réduiraient la force des houles, tout en stabilisant la zone tectonique".

"Les brise-lames, a-t-il expliqué, sont dimensionnés, calculés, en fonction de la houle, de la profondeur, de la direction des houles, de la nature du sable mais aussi de plusieurs facteurs qui, aujourd’hui, sont maîtrisés", selon l’aménagiste côtier.

C’est la raison pour laquelle, dit-il, "nous sommes de plus en plus tournés vers les solutions plutôt que sur les conséquences que nous avons dépassées depuis une dizaine d’années".

"Il faut être pragmatique et malgré les changements climatiques et les problèmes liés à certaines zones particulières, nous maîtrisons tous les éléments techniques et environnementaux sur la Corniche de Dakar, à Saint-Louis, et ailleurs" a fait savoir le directeur du CEREEQ.

Concernant la brèche artificielle de Saint-Louis, ouverte en 2003 avec 3 mètres de largeur, pour sauver la ville des inondations et qui est aujourd’hui à 7 km, entraînant beaucoup de pertes en vies humaines.

Là, Pape Goumba Lo fait noter que "c’est la houle du sud- ouest qui a ouvert et qui continue à ouvrir. Par conséquent il faut la maîtriser, en la brisant avant qu’elle n’arrive au niveau de la brèche pour qu’il n’y est plus de turbulence entre l’eau de la mer et celle du fleuve (embouchure)".

Et le professeur Papa Goumba Lô d’ajouter que "c’est un enjeu technique que nous maîtrisons".

Interpellé sur l’inquiétude de certains par rapport à une éventuelle disparition de la ville tricentenaire, M. Lô est catégorique soutenant que "Saint-Louis ne va pas bouger parce que nous avons des solutions techniques".

"La mer avance, nous émergeons" dit-il avec optimisme, ajoutant que "l’avenir du littoral côtier africain est radieux, l’essentiel est de s’y mettre avec des solutions durables et définitives".
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