L’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) s’engage à renforcer les capacités des collectivités locales situées dans ses alentours, en leur donnant les moyens de faire face à leurs politiques de développement local, a indiqué mercredi son directeur général, Abdoulaye Mbodji.
"Nous voulons favoriser des pôles régionaux de développement et stimuler le potentiel de développement sur l’ensemble du territoire", a-t-il justifié à Saly-Portudal. Il s’exprimait à la fin des travaux d’un atelier de concertation avec les maires et élus locaux des communes polarisés par cet aéroport, ainsi que les démembrements de l’Etat impliqués dans ce projet aéroportuaire.
A cette occasion, il a préconisé "une vision partagée" au regard des enjeux économiques et environnementaux entre les collectivités locales et l’AIBD. "Il faut que toutes les parties prenantes, dont les communes au premier chef, partagent ces idéaux-là. Et nous sommes à cet atelier pour cela", a-t-il dit.
Il a proposé dans la foulée la mise en place d’"un plan de développement à long terme" pour "une organisation harmonieuse" de l’espace aéroportuaire.
Selon lui, le ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie est en train d’élaborer un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme, avec des plans d’urbanisme de détail, que ça soit autour de l’aéroport, ou pour la ville de Daga-Kholpa ou pour Diass.
"Il faudrait regarder très sérieusement ces schémas pour que tout le monde s’entende, afin que l’on soit d’accord sur ce qu’il faut faire et que, demain, on ne puisse pas dire qu’on n’est pas au courant ou qu’il y ait des problèmes", a indiqué le DG de l’AIBD. Il estime par ailleurs, qu’il faut aussi mettre en place des mécanismes de gouvernance avec les collectivités locales.
Abdoulaye Mbodji est d’avis qu’il faut aussi "une saine alliance" entre toutes les parties prenantes, dans le seul objectif de faire en sorte que l’espace aéroportuaire soit attractif, prédisant néanmoins que ce ne sera pas chose facile.
"L’une des principales forces de cet aéroport, c’est que c’est un projet stratégique porté par l’Etat. On reconnaît des projets stratégiques quand les gouvernements se succèdent et acceptent des projets et que l’Etat accompagne ces projets", a expliqué M. Mbodji, soulignant qu’"on a un territoire à fort potentiel, des potentialités énormes" à travers l’AIBD.
Il estime que le foncier de la zone "est encore maîtrisable". "On n’est pas à Dakar où tout est occupé, tout est habité. Augmenter sensiblement le trafic constitue une opportunité pour le pays et pour les collectivités locales", a-t-il argumenté.
Selon lui, "la création du hub aérien est un impératif, une opportunité pour nous, mais nous ne l’avons pas encore gagné. Mais on a la possibilité de redynamiser le pôle économique et faire en sorte qu’il y ait un fort impact, si on le réussi, dans notre pays", a estimé Mbodji.
Et d’ajouter : "Chaque changement pose problème pour les individus, parce que cette résistance au changement est ancrée en l’homme et c’est l’une de nos faiblesses. Il y a également des lenteurs dans les procédures et les projets. Dix ans pour un projet, c’est inacceptable !".
Pour le DG de l’AIBD, la pression foncière constitue une menace dans la zone de Diass, puisque les terrains deviennent "extrêmement chers" au fil des années. A cela s’ajoute un déficit de communication envers les populations impactées par ce nouvel aéroport.