Suite aux nombreux incidents notés lors des assemblées d’investitures organisées par la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (Bby), le chef de l’Etat, Macky Sall est sorti de sa réserve pour encore siffler la fin de la récréation. Dans une circulaire en date d’hier, mardi 23 mai, le patron de la mouvance présidentielle a ordonné la suspension immédiate de toutes les assemblées générales d’investiture prévues, non sans inviter ses camarades à rester à l’écoute de la Conférence des leaders.
Assez ! Le président de la République, Macky Sall, a été obligé, pour la énième fois, depuis son accession à la magistrature suprême, de taper du point sur la table pour calmer les ardeurs et la boulimie de ses camarades de parti et de coalition Benno, qui n’arrêtent plus de se crêper le chignon.
Après les échanges au dessous de la ceinture entre Yakham Mbaye et Moustapha Diakhaté ; la sortie au vitriol de ce dernier contre Aliou Sall ; les interviews incendiaires de Mame Mbaye Niang et autres attaques des secrétaires d’état contre leurs ministres de tutelle, c’est au niveau des investitures pour les prochaines législatives du 30 juillet que les Apéristes étalent encore leur divergence.
Alors que le feu couve de partout, Macky Sall d’Arabie Saoudite où il se trouve a été obligé de monter au créneau pour rappeler ses camarades à l’ordre.
Cette fois, c’est à travers une circulaire reçue hier, mardi 23 mai, à la rédaction de Sud Quotidien, que le Secrétaire général de l’Alliance pour la République (Apr), dans le but lit-on dans l’édit de «préserver la dynamique de victoire», a «ordonné la suspension immédiate de toutes les assemblées générales d’investiture prévues».
En termes clairs, le président de la République, demande à ses camarades de Bby d’arrêter ces investitures, qui ne finissent pas de créer des problèmes dans la presque totalité des localités du pays. Ne s’en limitant pas là, Macky Sall a notamment invité la mouvance présidentielle «à rester à l’écoute de la conférence des leaders, qui mènera, dans les meilleurs délais, les concertations nécessaires». Ce qui semble être une réponse aux nombreuses critiques portées à son encontre, notamment «son manque d’autorité» face à ce qui pourrait être comparé à une «armée mexicaine», où tous les coups sont permis. En définitive, le format des investitures, les quotas des partis, ainsi que les têtes de liste départementales comme celle nationale seront décidés au très haut sommet de Benno.
Les incidences et autres bagarres notées ça et là, dans le camp présidentiel le weekend dernier, semblent motiver cette décision «draconienne» du chef de l’Etat. En effet, le patron de Bby déplore, renseigne toujours la note, «quelques incidents regrettables notés lors des assemblées générales d’investiture tenues récemment». Il en a déduit que «certains camardes semblent ignorer totalement notre appel pressant et légitime, et adoptent un comportement très préjudiciable à la dynamique unitaire de la coalition».
Pour rappel, Benno s’est donné en spectacle dans diverses localités à l’occasion d’assemblées d’investiture, notamment à Kaolack, Mbour, ainsi qu’à Diourbel, etc.
A Matam, après l’investiture à la tête de liste départementale du questeur à l’Assemblée nationale, Daouda Dia le weekend dernier, une autre assemblée d’investiture était attendue par le camp du ministre, Mamadou Tall, supposé être proche de Farba Ngom, demain jeudi.
Toutefois, dans la circulaire visée en référence, le président Macky Sall n’a pas manqué d’engager l’ensemble des leaders, responsables et autres militants de la coalition Bby à faire prévaloir «la concertation, le consensus et l’équité, comme principes en vue des investitures pour les législatives, et à bannir la violence sous toutes ses formes, verbales, physiques, morales, dans le processus de notre engagement politique, citoyen et républicain». Mieux, et dans le but de garder intacts les chances de Benno de sortir victorieux aux élections législatives du 30 juillet prochain, Macky Sall a exhorté ses camarades «à rester mobilisés, unis, à faire preuve de dépassement et de solidarité, pour garantir à notre coalition».
Reste à savoir si cet énième sifflet pour arrêter la récréation sera cette fois entendu.