Le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, a souligné, lundi, à Dakar, l’importance d’un décryptage du terrorisme par les écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, en vue d’une déconstruction de ce phénomène devenu selon lui "un faux mythe".
"Le terrorisme (…) a besoin de votre décryptage pour que le faux mythe qu’il est devenu, soit déconstruit totalement et pulvérisé dans les mentalités de ceux-là qui, par insuffisance de culture ou simple folie, soient guéris de leur mal", a lancé M. Ndiaye.
S’exprimant à l’ouverture de la rencontre internationale de l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine (AAAWU), il a appelé les auteurs de ces trois continents à "parler des modèles qui existent dans nos sociétés et pays respectifs".
"Employez-vous à identifier nos modèles et à nous les proposer en exemples à imiter (…). Car il en existe des modèles dans nos sociétés et pays respectifs. Faites que nos emprunts en valeurs humaines soient authentiques et autoréférentiels. Vous le pouvez, vous le devez", a-t-il martelé.
A Dakar, l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine va échanger durant trois jours, autour du thème : "La littérature, langage de paix dans un monde en turbulence".
La rencontre devrait enregistrer la participation de délégués de nombreux pays membres de l’organisation, notamment l’Ouganda, le Tchad, la Namibie, l’Algérie, la Mongolie, le Pakistan, les Philippines, l’Iraq, le Koweït, le Tadjikistan, Cuba, la Colombie, le Sénégal.
Selon Mbagnick Ndiaye,"les propositions issues de telles joutes, peuvent durablement aider les autorités étatiques à prévenir certains risques et fléaux aux conséquences plus que périlleuses".
Pour le président de l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, le Sénégalais Abdoulaye Fodé Ndione, le thème "fort actuel, interpelle au-delà du génie de l’écrivain, chaque personne éprise d’un idéal de paix et de justice".
Face aux turbulences qui gangrènent les pays, "l’AAAWU s’insurge contre toutes dérives oppressives qui confisquent des libertés".
"L’impunité est devenue banale, acceptée dans un monde qui tourne sans préavis. (…). La liberté est devenue inestimable, parce que l’autre, votre voisin, vous l’oppose dans un rapport de défiance", a encore regretté le président de l’AAAWU.
Poursuivant son propos, Abdoulaye Fodé Ndione fait remarquer que "les libertés reculent dans l’intolérance et l’homme s’enfonce dans une méfiance injustifiée".
Pour autant, tout n’est pas désespéré, a-t-il nuancé. "Parce qu’il y a des hommes et des femmes qui construisent la paix, la liberté et l’égalité. Des personnes engagées dans la voie de la tolérance pour essayer d’apaiser les turbulences transversales qui sillonnent les continents", a-t-il rappelé.
Il a promis à cet égard que l’AAAWU s’emploiera à défendre les acquis de liberté par des réflexions transcrites.
Elle le fera "à travers nos écrits qui servent de discours, d’actions de revendications, mais surtout d’actions de projections, d’éveil des esprits et de partage", a précisé Abdoulaye Fodé Ndione.