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Mise sur pied de l’OGTS - Mamadou Goudiaby fonce sur les centrales
Publié le lundi 22 mai 2017  |  Enquête Plus




L’Organisation générale des travailleurs du Sénégal (OGTS), la toute nouvelle centrale mise sur pied, entend se battre sur tous les fronts. Mamadou Goudiaby de DDD entend foncer sur le patronat, les 4 grandes centrales syndicales et l’Etat. Il était en conférence de presse hier.

Une nouvelle centrale syndicale a été mise sur pied. Il s’agit de l’Organisation générale des travailleurs du Sénégal (OGTS), dirigée par Mamadou Goudiaby de la société de transport public Dakar dem dikk. La structure portée hier à la connaissance du public a vu le jour il y a cinq mois, si l’on en croit ses responsables qui ont fait face à la presse hier au Centre socioculturel de Grand Yoff. À peine née, la centrale se donne pour ambition de conquérir les suffrages des travailleurs aux prochaines élections de représentativité prévues le 30 du mois. Elle entend s’inscrire en rupture par rapport à l’existant. Faisant feu de tout bois, les leaders se sont donné comme cibles à la fois, les autres centrales dites représentatives, le patronat ainsi que l’Etat.

Mamadou Goudiaby et Cie accusent les 4 premières forces que sont la CNTS, L’UNSAS, la CSA et la CNTS/FC d’avoir trahi la confiance des travailleurs. D’après lui, ces têtes d’affiche ont mis en avant la recherche de privilèges au détriment des conditions de vie et de travail des employés. ‘’L’OGTS se démarque des centrales à la démarche classique (…) qui se sont embourbées dans une bourgeoisie qui les a fait oublier ceux qui les avaient élus. L’objectif de ces barons syndicaux, pour ces élections se situe entre voyages à l’étranger, séminaires, colloques, postes de privilège et festivals, oubliant de fait le suivi des accords signés et les engagements de l’Etat’’, cogne-t-il. Ainsi, lui et ses camarades demandent à Mody Guiro et autres Mademba Sock à commencer d’abord par présenter leur bilan, avant de solliciter le renouvellement du bail. De la même manière, ils demandent à l’Etat d’auditer les 300 000 millions et les 600 000 autres millions alloués en guise de subvention.

Seulement, à écouter M. Goudiaby, c’est à se demander si ce bilan sera facile à faire, puisqu’il accuse également ces centrales, de connivence avec le ministre du Travail Mansour Sy et certains patrons de l’hôtellerie, Racine Sy particulièrement, d’avoir violé les dispositions qui fixent l’âge de la retraire à 60 ans, pour le ramener à 58 ans. À propos justement de ces patrons, l’OGTS entend faire face à bon nombre d’entre eux. Sur le viseur, on y trouve les dirigeants de la Société industrielle alimentaire divers (Siad) qui ont licencié 5 personnes récemment. Le syndicaliste promet même de les attraire en justice mardi prochain. Il y a aussi ceux de la Sénégalaise d’embouteillage de boisson (Sébo). Tous ces patrons sont qualifiés de ‘’naar’’ (arabe : il s’agit ici de Libanais) qui se donnent la nationalité sénégalaise et qui après, ‘’n’ont aucun respect pour personne’’.

Juridiction d’exécution des décisions de justice

À côté des ceux qui sont considérés comme des étrangers, il y a les nationaux, particulièrement les patrons de l’Association pour le financement du transport urbain (Aftu). ‘’Le plus gros scandale au Sénégal, c’est Aftu. Le personnel travaille de 5h du matin à 23h. L’Etat est en complicité avec Aftu pour surexploiter les travailleurs’’, s’indigne Goudiaby qui promet de se battre jusqu’à ce que les employés aient des contrats et des bulletins de salaire. Ce dernier ne peut pas non plus comprendre que des employeurs superpuissants, amis du président ou pas, se permettent de fouler au pied la législation du travail ou même les décisions de justice. Goudiaby en veut pour preuve les procès gagnés par des employés sur leur employeurs, mais qui peinent à recouvrer leur dû. ‘’Ils te disent : va où tu veux, j’ai de l’argent’’, s’offusque-t-il. Ainsi, si jamais les travailleurs lui font confiance, il s’engage à proposer à l’Etat une juridiction autonome en charge de faire exécuter les jugements.

BABACAR WILLANE
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