Le volume de dépôt est passé de 161 milliards à 264 milliards, entre 2011 et 2015. Et «ce ne sont pas le fait de grands importateurs, de hauts fonctionnaires, mais celui de gens qui se battent, qui défendent leur dignité et qui savent qu’ils doivent se battre pour sortir de la pauvreté, bref, de leurs conditions difficiles d’existence», a déclaré Adama Thiam. Consultant en microfinance, il a animé une conférence sur le thème : «Micro finance et lutte contre la pauvreté », ce vendredi 19 mai 2017, au Centre Daniel Brothier à Thiès.
Il a estimé que la microfinance est un outil de lutte contre la pauvreté quoique perfectible comme tout autre outil. Il constitue, au plan micro économique, dit-il, un outil qui «peut faire mal en servant les populations, on peut noter des effets négatifs, des comportements inappropriés. Des fois certaines agents de crédits utilisent des langages abusifs ou adoptent des comportements qui ne sont pas conformes au respect de la dignité humaine».
M. Thiam a aussi souligné la nécessité pour les institutions d’écouter les besoins des clients et de tenir en compte leurs caractéristiques, leurs moyens, leurs exigences, tout en restant rentables. Ce, parce qu’il faut avoir les moyens pour assurer de façon durable l’offre de service à ses clients, dit-il.
Panéliste à cette rencontre, il a également orienté le regard des acteurs vers le site de la Drs (Direction des réglementations de systèmes décentralisés) où est visible «le volume des transferts d’argent qui ont transité par les institutions de microfinances. Ce que je veux dire, ce n’est pas le chiffre en soi, mais l’importance sociale de ces transferts. C’est une source de rentabilité pour les institutions. Au-delà de la rentabilité financière, il y a de la valeur ajoutée sociale pour les ménages».
Parlant du soutien de l’Etat au profit des institutions de Microfinance, il a reconnu que des efforts ont été faits. Mais, ajoute-t-il, «l’Etat peut faire mieux, en écoutant davantage les acteurs du secteur, comme des milliards sont accordés aux populations sénégalaises par les Sénégalais avec l’argent des Sénégalais. Il n’y a que les institutions de microfinance qui peuvent faire cela. Les retombées sociales sont importantes», indique le consultant.
Ce dernier, est d’avis que «les taux d’intérêts ne posent pas problème. Si nous prenons l’exemple sur l’Europe, on fera fausse route. Les frais généraux tels que le loyer, les factures d’eau et d’électricité, les coûts d’extension pour atteindre les couches les plus défavorisées, les pertes de crédit, les risques) sont tous couverts par les taux d’intérêts. Il y a aussi les objectifs de croissance.