Inculpé d’assassinat, Doudou Seck, né en 1977, risque de croupir en prison à vie. Attrait hier devant la Chambre criminelle de Dakar, il sera édifié sur son sort le 20 juin prochain.
C’est à la fleur de l’âge qu’Abdoulaye Sylla a été arraché à l’affection de ses parents. Il avait 22 ans lorsque Doudou Seck, âgé actuellement de 40 ans, lui a ôté la vie en 2011. En prison depuis son acte, le marchand ambulant comparaissait hier devant la Chambre criminelle de Dakar pour assassinat. Le drame a eu le lieu le 23 janvier 2011, aux environs de 11 heures, à la Rue 9 x Blaise Diagne de la Médina. Les éléments du commissariat de ladite localité ont été informés de ce qu’une personne avait été poignardée par un individu ayant fui après son forfait. Emmené aux urgences de l’hôpital Principal de Dakar, Pape Sylla, pour les intimes, a succombé à ses blessures car victime d’une hémorragie causée par une arme blanche qui a traversé l’épaule droite.
Les témoignages glanés sur place ont fait état d’une banale dispute qui a opposé les deux belligérants. Mais l’accusé Doudou Seck a déclaré que le jour des faits, il s’est rendu à la borne-fontaine où il a trouvé Abdoulaye Sylla. Et sur place, Ce dernier lui a reproché d’avoir véhiculé dans tout le quartier qu’il était un fumeur de chanvre indien. ‘’Il a commencé à m’injurier en me frappant. Je l’ai repoussé. J’ai pris le tesson de bouteille qu’il détenait entre ses mains puis je l’ai jeté. Je l’ai finalement neutralisé. Je ne me suis jamais bagarré de ma vie. C’était la première fois’’, a-t-il servi à la barre. Il a ajouté s’être plaint auprès des parents de la victime avant de retourner chez lui pour prendre un couteau et retourner à la borne-fontaine. ‘’Je lui ai asséné un coup puissant au poumon. Lorsque j’ai appris sa mort, je me suis livré à la police’’, a confessé l’accusé.
Témoin de cette dispute ‘’houleuse’’, Saly Sarr a confirmé la thèse de la préméditation car, lorsqu’elle a séparé les deux protagonistes, l’accusé est revenu. ‘’Doudou a renversé la tasse de café qu’Abdoulaye Sylla avait posée devant lui. Celui-ci a riposté et le marchand ambulant a sorti le couteau pour le lui asséner’’, a témoigné la dame. Selon les précisions du parquet, il s’agit d’un couteau de 30 cm de longueur, 3 cm de largeur avec une lame de 17 cm et qui a été découvert sous le lit de l’accusé.
Intervenant pour le compte de la partie civile, Me Ndèye Fatou Touré a réclamé 10 millions de F CFA à titre de dommages et intérêts. Jugeant non fondée la peine des travaux forcés à perpétuité requise par le parquet, les avocats de la défense ont demandé la disqualification des faits en coups mortels et une application bienveillante de la loi. Invité à prononcer son dernier mot, le marchand ambulant dira : ‘’Je regrette mon acte. Je n’avais pas l’intention de le tuer. Je demande pardon à ses parents. C’est Satan qui m’a poussé à le poignarder.’’