A l'occasion de la Journée mondiale de l'hypertension artérielle (HTA) le 14 mai, la Fédération française de cardiologie alerte sur les trois périodes de la vie des femmes au cours desquelles l'hypertension artérielle doit être dépistée.
En France, si 10 millions d'hypertendus sont traités, on estime à 4 millions le nombre de personnes qui ignorent souffrir de la maladie. Or, si elle n'est pas contrôlée, l'hypertension artérielle est un important facteur de risque de maladie cardiovasculaire et d'accident vasculaire cérébral (AVC).
Les femmes doivent être particulièrement attentives à ce risque, notamment à certaines périodes de leur vie hormonale : lorsqu'elles sont sous contraceptif oral, au cours de la grossesse et à la ménopause.
CONTRACEPTION HORMONALE : UNE PREMIÈRE OCCASION DE DÉPISTAGE
La prise d'une première contraception hormonale (pilules, implants, patchs, anneaux vaginaux) contenant des oestrogènes de synthèse est l'occasion de réaliser un dépistage initial de l'hypertension artérielle (HTA). Parmi les femmes en âge de procréer, 4 % des moins de 34 ans et 8 % des 35-44 ans sont hypertendues.
"La prise d'une contraception contenant des oestrogènes de synthèse peut s'accompagner d'une élévation le plus souvent modérée de la pression artérielle" souligne le Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération française de cardiologie.
Toutefois, comme le souligne de son côté le Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle, "la prescription d'une contraception orale reste possible chez une femme bien contrôlée, notamment avec les micro-progestatifs, car ce sont surtout les oestrogènes qui provoquent l'hypertension".
GROSSESSE : UNE CAUSE FRÉQUENTE D'HYPERTENSION
Il arrive qu'une femme enceinte, notamment lors de sa première grossesse, développe une hypertension artérielle spécifique. "Cela concerne 10 à 15 % des femmes enceintes" insiste le Pr Mounier-Vehier.
Le dépistage de l'HTA doit donc se faire tous les mois dès le premier trimestre de la grossesse, même si cette hypertension apparaît, le plus souvent, à partir du 2e trimestre.
Elle doit être prise en charge de façon coordonnée avec l'obstétricien, le cardiologue et le médecin traitant pour éviter les complications maternelles et foetales. "Elle identifie aussi des femmes plus à risque de développer une hypertension ou un accident cardio-cérébro-vasculaire à la maturité. L'enjeu consiste donc à leur apprendre certaines règles d'hygiène de vie et à les suivre régulièrement tout au long de leur vie" déclare la Fédération française de cardiologie.
MÉNOPAUSE : UNE AUGMENTATION DU RISQUE
A la ménopause, les oestrogènes naturels diminuent progressivement, épaississant les parois des artères qui deviennent plus rigides. Parallèlement les femmes prennent souvent du poids, favorisant l'apparition du syndrome métabolique (une obésité abdominale). La prévalence de l'hypertension artérielle chez la femme augmente alors significativement, pour toucher une femme sur deux après 65 ans.
Cela multiplie alors le risque de faire un accident vasculaire cérébral, un infarctus ou de souffrir d'insuffisance cardiaque. "Voilà pourquoi nous conseillons aux femmes de réaliser des dépistages récurrents dès la ménopause et de faire prendre leur tension artérielle chez le médecin à chaque visite" préconise la Fédération de cardiologie. "En cas de chiffres élevés supérieurs à 140/90 mm Hg, une automesure sur trois jours ou une mesure ambulatoire sur 24 heures doit être proposée pour confirmer ou non le diagnostic d'hypertension artérielle et décider de la meilleure prise en charge thérapeutique."