Aliou Ndoye a été jugé ce jeudi 11 mai 2017 par le juge de l’audience correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar pour complicité de 4 délits. Il s’agit d’une affaire de destruction de biens appartenant à autrui, de voies de faits, d’abus d’autorité et de violation de domicile. Des faits reprochés au sieur Adama Diop, un agent municipal de la mairie de la commune de Dakar-Plateau.
Il est ressorti des débats d’audience que tout est parti d’un local situé dans le périmètre de l’Ecole Berthe Maubert, sis à l’Avenue Albert Sarraut, qu’une dame avait loué sous la base d’un contrat signé avec l’ex-directeur de l’établissement.
Le maire de Dakar-Plateau, dans une dynamique de procéder à la réhabilitation de ladite école dit avoir envoyé une sommation de déguerpir à la dame et à d’autres occupants du site. Un courrier dans lequel il lui a été notifié, le 4 février 2014, de fermer l’agence de voyage et le restaurant qu’elle avait installés sur le local loué pour des activités commerciales. Celle-ci se disant nantie d’un contrat qu’elle avait contracté avec le responsable de l’école, dit avoir alors campé sur sa position. Cela pour la simple raison qu’elle avait respecté sa part de contrat qui l’obligeait dans un premier temps, à réhabiliter les toilettes de l’école pour un coût de 15 millions de F Cfa.
10 jours après la remise de cette sommation, une équipe a effectué une descente à l’école. L’agence, le restaurant ainsi que les autres installations sont fermés. Ce que la dame Aminata Wade juge illégal et injuste. Raison pour laquelle elle dit avoir engagé des poursuites contre la mairie de Dakar. Ont ainsi été ciblés, Aliou Ndoye et Adama Diop. Une citation directe leur est envoyée.
Entendu, Aliou Ndoye dit avoir ordonné au sieur Diop d’envoyer des agents ainsi que l’huissier Bernard Sambou sur les lieux, le 14 février 2014. Conseil des mis en cause, Me Doudou Ndoye, avocat du maire et de son agent, a estimé que la plaignante a fait un mauvais ciblage.
«Si j’avais été à sa place, j’aurais fait un procès à l’Etat du Sénégal et au directeur de l’école. Lui, il n’a pas le droit de signer de contrat. On devait attaquer et l’Etat et le directeur. Mme Wade aurait dû attaquer l’Etat du Sénégal. Le maire a le droit de police dans sa commune. Il est dans ses droits. On ne doit pas juger ce maire devant ce tribunal pour ça. Dans cette affaire, il ne s’agit pas d’un procès de faits», a dit l’ancien Garde des Sceaux.
«Si vous pensez qu’une personne qui a commis un délit peut venir attraire un maire, vous statuerez. Si vous estimez que le maire n’a pas le droit de faire cela, aucun maire ne lèverait plus le plus petit doigt dans sa commune lorsque les vendeurs ambulants installeront leurs étals sur les trottoirs», a soutenu Me Ndoye qui en conclut que les deux mis en cause doivent être relaxés. Se demandant ainsi «quel délit aurait commis son client, il a plaidé la relaxe purement et simplement sans peine ni dépens.