L’Ordre des architectes du Sénégal (Odas) a regretté que l’essentiel des « Grands projets » de l’Etat échappe aux constructeurs nationaux. Il demande l’implication des architectes dans la réalisation des grands projets de l’Etat.
L’Ordre des architectes du Sénégal (Odas) a regretté que l’essentiel des « Grands projets » de l’Etat échappent aux constructeurs nationaux. En conférence de presse hier, l’Ordre est revenu sur son 40è anniversaire autour du thème : « Pour un Ordre fort, solidaire et moderne ». Selon le président du conseil de l’Ordre, Fodé Diop, «plus de 80% de la commande privée sont réalisés sans recours à l’architecte ; en infraction avec les dispositions règlementaires ».
Les architectes veulent entamer une réflexion sur ce qui devrait être le nouveau cadre d’exercice d’une profession à laquelle ils appartiennent pleinement. M. Diop a aussi souligné que l’Ordre devra être un outil (fort) pour donner nécessairement une image positive et respectable de l’architecte au Sénégal. Dans ce cas, il doit être perçu comme un « professionnel hautement qualifié au service de la société ».
Selon Fodé Diop, les actions à moyen et long termes, doivent concourir à assurer une urbanisation et une construction durables, respectueuses de l’environnement et des personnes, fonctionnelles et agréables à vivre au Sénégal. « Mettre de l’ordre dans le milieu professionnel est devenu un impératif avant d’envisager une nouvelle vision de l’architecte au Sénégal, tout en nous réappropriant notre espace de travail », a dit Fodé Diop. L’Ordre compte mettre en place un véritable système de formation continue articulée autour des comités de travail thématiques chargés d’assurer une veille technologique, règlementaire et sociétale.
M. Diop dit que l’architecture participe à la protection du citoyen. « Que les concours d’architecture soient mis sur la table », a-t-il déclaré. « Notre métier souffre de d’une usurpation. Depuis 1978, le barème des architectes n’a pas changé », s’est-il offusqué. Fodé Diop invite à une spécialisation dans le métier qui souhaite rapprocher davantage son art du public. La vice-présidente de l’Ordre, Mme Catherine Faye Diop, a demandé à l’Etat du Sénégal le respect strict des textes de l’Ordre des architectes régis par les lois 78-43 et 78-44. «Depuis 1978, les choses n’ont pas bougé ; nous sommes un démembrement de l’Etat qui doit nous soutenir », a confié Mme Diop.
Le directeur de la protection civile (Dpc), Dame Gaye, a affirmé que leur réussite « est tributaire des services qui s’occupent de la gestion de réduction des catastrophes », rappelant que «les bâtiments doivent respecter un certain nombre de règlements ». Et de préciser : « pour beaucoup de bâtiments, nous ne donnons pas d’avis favorables». M. Gaye a invité les citoyens à recourir aux services des architectes afin de construire en toute sécurité, non sans insister sur la sensibilisation.
