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Sud Quotidien N° 6268 du 20/3/2014

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Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales: Les bonnes affaires des vendeurs d’aphrodisiaques
Publié le jeudi 20 mars 2014   |  Sud Quotidien


Louma
© aDakar.com par DF
Louma Terminus Liberté 5
Le "louma" (marché) agricole de Liberté V (banlieue de Dakar) permet aux producteurs et consommateurs de vendre ou d`acheter à bon prix en réduisant le nombre d`intermédiaires de la chaîne d`approvisionnement des produits agricoles


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Les Sénégalais ont-ils un problème avec leur anatomie ou sont-ils entrain de perdre leurs mœurs? Cette question mérite d’être posée partant du rush sur les produits aphrodisiaques et des bénéfices que réalisent les vendeurs ces recettes au niveau des stands de la quinzième édition de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara). Si des exposants décrient l’organisation et la rareté des clients, donc pas de bénéfices, les vendeurs de ces produits, eux, se frottent les mains car faisant de bonnes affaires.

«Cette année, rien ne va dans cette Fiara», dit un exposant. «C’est parce que tu ne vends pas ce que je vends», lui répond le vendeur assis à coté de son stand. Ces bouts de phases échangées par deux vendeurs ce mercredi 19 mars 2014 à Dakar au Cices, en disent long et résument les sentiments le plus partagés par nombre d’exposants participant à la quinzième édition de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) à quelques heures de sa clôture de ce marché prévue aujourd’hui.

En effet, alors son voisin se plein de la rareté des visiteurs, pardon, des clients, le vendeur de produits aphrodisiaques, lui se frotte déjà les mains. Il a réalisé de bonnes affaires. «Le constat qui a été fait par mon ami et moi est que ce genre de produits est plus prisé que tous les autres réunis». Un autre vendeur approché fait une révélation allant dans ce sens: «Vous savez, au début de la Fiara, j’étais employé comme vendeur par un propriétaire d’élevage de moutons. Quand les choses n’ont pas marché, il m’a dit que ce n’était pas sur qu’il puisse me payer ce qu’il me doit à la fin de la foire et que le mieux serait que je cherche un autre boulot. Alors, un ami m’a mis en rapport avec un Nigérien, c’est celui qui m’emploie actuellement. Et je vous assure que vous n’avez pas idée de combien ça marche, ces trucs là».

Les vendeurs de ces produits sont unanimes: ils disent tous qu’ils font de bonnes affaires. Ils sont en poudre, talismans, etc. avec leur utilités et des noms aussi variés qu’évocateurs. Ce n’est pas cet homme, vendeur de produits pour agrandir le pénis qui dira le contraire. Selon lui, il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait au moins cinq personnes qui viennent acheter son produit qu’il échange à échange à 5000 F Cfa au minimum. «Vous savez, je me fais au moins vingt cinq mille (25000) F Cfa par jour. J’ai l’impression que dans ce pays, les hommes ont des problèmes avec leur sexe. Mais pour autant ça fait mes affaires, ça me va».

Ce ne sont pas seulement les vendeurs d’aphrodisiaques pour hommes qui font des bénéfices. En atteste, cette vendeuse de produits pour augmenter les hanches ne chôme pas. «Les filles viennent souvent acheter mes produits. Comparée à l’année dernière, cette année est de loin la meilleure année. Mais cela se comprend parce que les filles qui viennent m’ont dit que ce sont leurs copines qui avaient déjà achetées quelque chose avec moi qui leur ont donné mon adresse. Mais ‘’alhamndoulillah’’ (Dieu merci-ndlr)! Celles qui achètent mes produits ne sont pas déçues».

La femme qui est à coté d’elle opine de la tête et enchaine: «c’est vrai puisque moi je tiens l’information de ma copine». A la question de savoir si elle pense à quel effet ce produit aura sur sa santé, elle hausse les épaules et répond: «si ces produits n’étaient pas bons, on n’aurait pas permis qu’on les vende, surtout à l’occasion d’un évènement comme la Fiara. Et puis j’en avais marre de me mettre des hanches artificielles», confie-t-elle.

Des clients rencontrés donnent leur avis. Selon cet homme : «il n’y a rien d’extraordinaire à ce qu’une personne achète un produit pour agrandir son sexe s’il le désire. C’est la même chose que d’acheter un comprimé à la pharmacie. Seulement si on vous voit le faire, on vous regarde d’une telle façon que vous êtes obligé de le cacher».

La prolifération et la ruée vers ces produits aphrodisiaques poussent à se poser la question de savoir si les Sénégalais ont réellement un problème avec leur anatomie ? Ou bien sont-ils en train de perdre leurs mœurs et valeurs? En attendant de trouver réponse à ces interrogations, une chose est sûre, une réglementation stricte doit être établie et les autorités doivent être plus regardant sur la vente de ces produit d’autant plus que l’on ne sait d’où ils viennent et quels effets peuvent-ils produire dans notre organisme.

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