La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar a condamné à 15 ans de travaux forcés des membres d’une bande qui a cambriolé plusieurs commerces et établissements financiers à Dakar, Thiès, Bambey et Saint-Louis, entre 2010 et 2011. Le chef de gang a écopé de 20 ans de travaux forcés. Les condamnés doivent verser des dommages et intérêts estimés à une centaine de millions de francs CFA.
15 ans et 20 ans de travaux forcés ! La note est salée pour la bande à Mamadou Ndiaye dit Boy Ndiaye, auteure de plusieurs cambriolages commis au préjudice de plusieurs commerces et établissements financiers à Dakar, Thiès, Bambey et Saint-Louis, entre 2010 et 2011. Boy Ndiaye, le chef de gang, a écopé de 20 ans de travaux forcés. Ses lieutenants Cheikhouna Diakhaté, El Hadj Aboul Aziz Bâ, Abib Niakh et Alioune Badara Cissé sont condamnés à 15 ans de travaux forcés. La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar a infligé la même peine à Malamine Touré dit Bara et Alé Diagne, les deux taximen qui transportaient la bande lors de leurs expéditions. Ils sont reconnus coupables d’association de malfaiteurs, de vols en réunion commis la nuit avec effraction….
La bande avait été décrite, lors du procès, comme des voleurs de luxe par la représentante du parquet. En effet, lors de leurs expéditions, les cambrioleurs ont pu amasser un butin de plus de 200 millions de F CFA qu’ils ont blanchi dans le transport, le foncier, l’élevage de moutons de races. Autant de biens qui ont été saisis et dont le tribunal a demandé la confiscation, de même que les différents montants trouvés dans les comptes bancaires de certains accusés. La Chambre criminelle a alloué des dommages et intérêts estimés à une centaine de millions de francs CFA aux victimes.
Il résulte de l’accusation, qu’en l’espace de 6 mois, plusieurs commerces (Sahel Gaz, Sivop, Sedipal et autres magasins) et établissements financiers dont les Acep (Alliance de crédit et d’épargne pour la production) de Bambey et de Saint-Louis ont été cambriolés par les accusés qui ont emporté d’importantes sommes d’argent ou de grandes quantités de denrées alimentaires et du matériel. Il s’agit, entre autres, de voitures, téléphones portables, bons de carburant, ordinateurs, coffres, bonbonnes de gaz… Lorsque les accusés arrivaient dans une société, ils se présentaient comme des policiers et faisaient croire aux vigiles qu’ils venaient d’appréhender un voleur qui sortait des lieux. De ce fait, les gardiens leur ouvraient grandement les portes. Ainsi, ils les neutralisaient avant de commettre leurs forfaits.
L’autre stratagème consistait également à simuler un contrôle d’identité. Si l’agent de sécurité ne disposait pas de pièce, une partie de la bande l’embarquait, tandis que le reste procédait au vol. Dans tous les cas, le gardien était jeté très loin de son lieu de travail. La bande est tombée en août 2011, après de simples soupçons portés sur Cheikhouna Diakhaté. Revenant de Saint-Louis, ce dernier avait garé sa moto dans un parking sis aux HLM, suite à une panne. Lorsqu’il est revenu récupérer son engin, il a été appréhendé par des éléments de la police de la localité. Les limiers avaient été informés par une personne intriguée par le fait que le motocycliste s’affairait également autour d’un véhicule abandonné auparavant par la bande.
Au cours de l’audition et même de la perquisition, les policiers n’ont décelé rien de compromettant chez le mis en cause. Cependant, comme s’il était pris de remords, Cheikhouna s’est mis à confesser ses crimes en balançant ses acolytes. Suffisant pour que la police des HLM transmette le dossier à leurs collègues de la Sûreté urbaine de Dakar qui ont réussi à démanteler la bande. Ainsi, plus d’une douzaine de parties civiles s’est signalée en faisant état de vols de différentes natures. Lors du procès, tous les accusés ont reconnu les faits, à l’exception de Boy Ndiaye. Ce dernier avait clamé avec véhémence son innocence, mais ses co-accusés l’avaient désigné comme leur recruteur.