Les invectives et autres quolibets entre responsables du parti indisposent Sitor Ndour, membre du secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (Apr). A Mbour, ce week-end, il a demandé à Macky Sall de sévir. Il annonce un grand chamboulement après les élections législatives. Morceaux choisies.
Divergence au niveau de l’Alliance pour la République (Apr)
‘’Je ne reconnais plus du tout mon parti (il insiste). C’est vrai qu’il y a eu un moment d’interruption où j’étais de l’autre côté, mais en tant que membre fondateur, aussi en tant que membre aujourd’hui de l’instance suprême de l’Apr, je ne reconnais plus mon parti l’Alliance pour la République (Apr). Ces invectives, ces injures, ces insultes qu’ils échangent au vu et au su de tout le monde, dans la presse, entre membres influents et grands responsables du parti, cela n’est pas fait pour aider le parti. Cela n’est pas fait pour aider le président de la République. Aujourd’hui, c’est la crédibilité et l’autorité du Président qui sont en jeu.
Ce sont les intérêts du parti qui sont en jeu. Puisqu’on a l’impression d’être dans une armée mexicaine. Ils ne sont pas d’accord entre eux et personne ne respecte le chef. Cessez de mettre de l’eau dans le moulin de l’opposition. C’est pourquoi moi, je demande au président de la République de siffler la fin de la récréation. Et de sanctionner très sévèrement tous ceux qui sont dans ce jeu. Un jeu qui est fait pour faire perdre l’Apr. Je sais que le président de la République est un homme très calme, il est patient, et que dans trois mois, après les législatives, je ne dirais pas qu’il y aura un remaniement, mais il y aura une révolution. J’en suis convaincu. Il y aura une révolution aussi bien dans le gouvernement qu’au niveau des directions, des agences, des sociétés nationales. Il va tout chambouler. Chacun, à ce moment, ne recevra que ce qu’il mérite. Mais je dis, en attendant cela, pour le crédit du parti et pour son crédit personnel, il faut que tout de suite il sévisse. Les bisbilles sont des choses négatives.’’
L’affaire Aliou Sall
‘’Aliou Sall est un militant du parti. Je n’aime pas les positions qui relèvent de la frilosité. Quand les gens se mettent à dire que oui, le président veut le positionner comme président de l’Assemblée Nationale et plus tard lui remettre les rênes pour diriger le Sénégal, mais ils peuvent le dire, parce que ce sont des opposants. Cela ne doit pas nous gêner. Cela ne doit pas faire en sorte qu’on freine Alioune Sall dans son élan et qu’on mette en cause ses intérêts. C’est un militant du parti, c’est un responsable. Il est aimé à Guédiawaye.
Il a déjà gagné plusieurs fois pour le parti. Un cheval qui gagne, on le reconduit. On va vers une course importante : les Législatives. Il y a une possibilité de cohabitation. Je ne suis pas de ceux qui disent qu’en aucun cas, il ne peut y avoir de cohabitation. Si la majorité de députés échoit à l’opposition, le chef du gouvernement sortira forcément des rangs de l’opposition. Maintenant, libre au président de la République de dissoudre cette Assemblée et de mettre en jeu son mandat. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que si on va vers une nouvelle élection et que le peuple sénégalais reconduit la majorité à l’opposition, à ce moment, il sera tenu de démissionner. Mais tout ce que je peux vous dire à ce propos, c’est que l’opposition, même unie, ne peut pas nous battre.’’
L’opposition ne gagnera point
‘’Dans cette opposition, il y a des ‘’has been’’. Il y a des gens qu’on a réformés ; qu’on veut relooker pour nous les imposer. Vous savez le schéma, Wade l’a rehaussé en partie. Wade, depuis Dubaï et Paris, a misé et travaillé pour l’unité de l’opposition. Il faut le lui reconnaître : il l’a réussi. Mais l’unité de l’opposition a été faite pour qui ? Mais pour Idrissa Seck. Tout le monde sait que pour des questions d’honneur, on mettra devant un Pape Diop. Mais Pape Diop n’ira pas à élection présidentielle. S’il arrivait qu’il gagne la majorité des sièges à l’Assemblée Nationale et qu’il faille trouver un Premier ministre dans leur rang, ce sera Idrissa Seck. Si en 2019, Idrissa Seck se présente et qu’eux, ils gagnent, qui sera président de la République ? Mais c’est Idrissa Seck. Tout le schéma monté aujourd’hui au sein de l’opposition est fait pour mettre en selle Idrissa Seck. Or Idrissa Seck, on le connaît, il est en perte de vitesse. Il est mouillé dans des scandales financiers avec Abdoulaye Wade. Celui-là, on ne peut pas nous le vendre à un certain prix. Parce que nous les Sénégalais, nous le connaissons.’’
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