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Mouvance présidentielle, les démons de la division s’installent
Publié le samedi 6 mai 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
Université
© Autre presse par DR
Université républicaine de la COJER
Saly, le 5 décembre 2016 - Le chef de l`État Macky Sall a présidé l`Université républicaine de la Convergence des jeunesses républicaines de l`Alliance pour la République (Apr).




L’opposition doit se frotter les mains et prier pour que les divisions s’accentuent au niveau de la locomotive de la mouvance présidentielle, l’Apr.
Car, à moins de trois mois des élections législatives, toutes les formations de Benno Bokk Yaakaar sont dans la tourmente.

Décidément, le sort s’abat sur les partis de la mouvance présidentielle. Accusée d’être le bourreau de ses alliés, d’être à l’origine des crises qui ont secoué le PS, l’AFP, la LD, etc, l’Alliance pour la République (Apr) vit également dans la tourmente. Les alliés ont connu des soubresauts en raison de la décision de leur chef de rester dans la mouvance présidentielle et de soutenir le président Macky Sall. Maintenant c’est au tour de l’Apr. Les démons de la division se sont, en effet, emparés du parti présidentiel.
Certes depuis toujours le parti est miné par des querelles intestines. Depuis toujours le ministre Mame Mbaye Niang et la coordonnatrice de la Cojer, Thérèse Faye, se livrent une bataille sans merci pour le contrôle de la structure des jeunes apéristes. On connaissait également l’inimitié entre responsables apéristes de la région de Matam et les querelles de leadership entre Benoît Sambou et Doudou Kâ. Mais, ces querelles de positionnement entre responsables semblent être anodines face aux divisions qui secouent actuellement le parti. Les élections législatives du 30 juillet et plus précisément le refus du Président Macky Sall de laisser son frère diriger la liste départementale de Guédiawaye ont mis le feu aux poudres. Dans un premier temps, les partisans d’Aliou Sall sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Mais c’est la sortie du concerné qui a envenimé les choses. En meeting samedi dernier dans son fief, Aliou Sall accuse les «faucons» du palais, des gens qui ont l’oreille de Macky Sall, d’être à l’origine de cette interdiction. «Il y a beaucoup de gens qui se disent proches de Macky Sall, qui passent la journée avec lui et le soir ils vont voir des gens de l’opposition pour donner de fausses informations», a déclaré Aliou Sall samedi dernier à Guédiawaye. «Quand le Président m’a demandé de retirer ma candidature, je ne l’ai même pas laissé développer. Mais, dès le lendemain, quand j’ai entendu ces faucons danser comme de petits diables pour fêter leur victoire, j’ai compris que tout cela n’était que le fait des comploteurs et je n’accepterai pas de me défaire devant les comploteurs», a ajouté le frère du chef de l’Etat.
«Aliou Sall est un menteur, un provocateur, quelqu’un qui n’a aucun respect pour ses aînés», rétorque Moustapha Diakhaté. «Je tiens à dire à Aliou Sall que quand Wade persécutait Macky Sall, on ne l’avait pas vu. Quand on faisait le tour du pays pour demander les suffrages des Sénégalais on n’avait pas vu Aliou Sall. On l’a vu seulement quand Macky Sall est devenu président», martèle Moustapha Diakhaté qui demande au chef de l’Etat de recadrer son frère cadet. «Macky Sall nous a causé du tort. Son frère nous a offensés et il faut qu’il répare ce tort. D’abord, je demande que Aliou Sall ne figure sur aucune liste de Benno Bokk Yaakaar aux législatives. Et s’il se présente sur une autre liste, qu’on le chasse du parti. Je le répète, Aliou Sall est impoli», conclut un Moustapha Diakhaté très amer.
En soutien à Aliou Sall, Yakham Mbaye, Secrétaire d’Etat à la communication traite Moustapha Diakhaté de félon. «Tout ce qu’il a dit c’est de la félonie», écrit-il.
La cassure entre le maire de Guédiawaye et le chef de la majorité à l’Assemblée nationale ne s’est pas encore refermée que le chef de l’Etat et chef de l’Apr en personne ouvre un nouveau front en limogeant son ministre de l’Energie et responsable communal de Thiès. Cette décision de Macky Sall de se séparer de son responsable politique a engendré une querelle de leadership dans la capitale. A moins de trois mois des élections législatives, ces guerres au sommet de l’Apr n’augurent rien de bon pour la mouvance présidentielle d’autant plus que les principaux alliés sont aussi divisés.
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