L’universitaire et mathématicien sénégalais Sakhir Thiam a plaidé, jeudi, à Dakar, pour "une intégration progressive" des bourses africaines, dans l’optique de mieux bâtir un partenariat "gagnant-gagnant" avec l’Union européenne (UE).
"Il faudra susciter la réflexion vers une plateforme commune de vente et d’achat de la monnaie par les marchés financier et voir comment obtenir une bourse intégrée", a-t-il préconisé.
Le professeur Sakhir Thiam, par ailleurs président de l’Université privée Dakar-Bourguiba (UDB), intervenait au cours d’une rencontre intitulée "Regards croisés sur l’UE et l’Afrique".
A l’initiative de la délégation de l’Union européenne (UE) au Sénégal, cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la célébration des 60 ans des Traités de Rome, fondateurs de l’UE.
M. Thiam est revenu sur la problématique de la convertibilité du francs CFA de la Communauté économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en CFA de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) sans passer par l’euro et inversement.
Cette difficulté "a pour conséquence de contredire l’efficacité du marché financier" et tient à "un phénomène précis", à savoir "le contrôle des changes", a soutenu l’ancien ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur.
Cette réglementation désigne "les restrictions imposées par un gouvernement afin de limiter la convertibilité d’une monnaie locale en monnaie étrangère", a rappelé le professeur Sakhir Thiam, en présence notamment de la chargée d’affaires de l’UE au Sénégal, Karolina Stasiak, et de l’ambassadeur d’Italie, Francesco Paolo Venier.
Le contrôle des changes permet également de "lutter contre la fuite des capitaux et la spéculation, consistant plus particulièrement en des mesures prises par un gouvernement pour réglementer l’achat et la vente de monnaies étrangères par ses ressortissants", a-t-il expliqué.
Aussi le professeur Thiam a-t-il préconisé "un démantèlement du contrôle des changes" pour apporter des solutions au problème de la convertibilité dans les zones UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et CEMAC (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale).
"Je pense qu’une décision va bientôt être prise pour régler l’interchangeabilité entre le XAF (CEMAC) et le XOF (UEMOA)", a-t’il dit, en évoquant la possibilité de créer une bourse pour la zone franc et une plateforme pour financer le développement de ces régions en partant d’une coopération interafricaine.
Si l’on en croit Sakhir Thiam, "c’est de cette façon que petit à petit, l’on ira vers une monnaie unique africaine", d’autant que le partenariat avec l’Afrique attire de plus en plus ’’beaucoup de convoitises", a-t-il fait valoir.