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Bacary Domingo Mané, coordonnateur de la CAP: "Il n’y a pas pire prison que la précarité"
Publié le vendredi 5 mai 2017  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le Cored a fait le bilan de la couverture des locales et de la situation de la presse
Des membres du directoire du CORED animaient une conférence de presse, pour "recadrer les journalistes", en rapport avec la volonté de cette instance d`inscrire ses actions dans "le sens d`une presse libre et responsable". Le CORED avait décidé d`une relance de ses en mars dernier, à l`issue d`une assemblée générale. Photo: Bacary Domingo Mané, président du Cored




Les journalistes dans la rue. Sous la coordination de la CAP, ils ont battu le macadam pour dénoncer leurs conditions de travail, la précarité des reporters. Par la même occasion, ils ont exigé l’adoption du nouveau code de la presse qui est en souffrance depuis 2011.

«La Liberté de la presse est menacée dans ce pays. Et lorsque nous l’avons dit, il y’a des personnes qui se sont levées pour nous dire qu’aucun journaliste n’est emprisonné (allusion faite au Président Sall, Ndlr). Ils n’on rien compris. Ils n’ont pas compris qu’il n’y a pas de pire prison que la précarité. Il n’y pas de pire prison que celle qui ôte à l’individu sa dignité. Lorsque des entreprises de presse se meuvent dans un environnement économique inapproprié, cela conduit la presse à une précarité indescriptible »a martelé Bacary Domingo Mané.

Pis, selon le président du Cored, «la plupart des entreprises de presse ne sont même pas capables d’assurer les salaires, même s’il est vrai qu’il y a certaines d’entre elles qui acceptent tant bien que mal de respecter la convention collective. Mais, la plupart des journalistes n’ont pas un salaire à la fin du mois ».

Et en pareille situation, «il ne peut pas avoir de liberté de presse avec la précarité », s’est désolé M. Mané.

Entre autres griefs les journalistes ont dénoncé aussi le non versement des cotisations à I’Institut de prévoyance retraite (Ipres). «La plupart des journalistes n’ont pas de cotisations sociales à l’Ipres. Et pourtant cet argent est défalqué sur le salaire du journaliste. Et malheureusement, il n’est pas versé à l’Ipres», dénonce le coordonateur de la Cap. L’attribution de la publicité n’est pas faite dans les règles de l’art rajoute Bacary Domingo Mané. «La responsabilité première du gouvernement est d’organiser le secteur. La publicité est donnée n’importe comment dans ce pays. Or, aucune entreprise de presse ne peut survivre sans publicité. Nous avons demandé à l’Etat du Sénégal de s’assoir avec des membres de la Cap et de chercher les voies et moyens pour trouver le bon procédé pour la répartition de la publicité. Nous voulons que la distribution de la publicité se fasse dans l’équité et la justice ».

Par ailleurs, les journalistes ont déploré la gestion de la maison de la presse confiée au journaliste Bara Ndiaye que Bacary Mané a qualifié «d’un homme politique». «Ce pays est torpillé de paradoxes. Partout ailleurs, la maison de la presse est gérée par les acteurs du secteur. Et au Sénégal, le régime du président Macky Sall, nous a parachuté un politicien, même s’il a fait une école de journalisme. Ce n’est pas ça le propos. Les acteurs de la presse et du gouvernement se sont retrouvés à la Somone pour convenir d’un texte devant régir la gestion de la maison de la presse. De son organigramme. La gestion a été conclue. Alors, nous demandons au gouvernement de respecter les conclusions de la Somone. Nous voulons une presse libre. Une presse épanouie. Mais, elle est est assise sur une poudrière», de l’avis de Bacary Domingo Mané, car «les fréquences sont données à tour de bras sans se soucier des personnes et à qui elles sont attribuées».

L’adoption du code de la presse pour une meilleure organisation du secteur est un «vœu pieux des organisations». Il permettra de donner «un statut au journaliste», a indiqué le coordonateur de la Cap.

A noter que nombreux ont été les journalistes qui ont pris part à la manifestation. A travers des pancartes, les journalistes ont exprimé tous leurs griefs. Aussi bien les journalistes des organes privés que publics ont répondu à l’appel de la Cap. Tous de rouge vêtus, les journalistes ont marché de la place de l’Obélisque à la Radio télévision sénégalaise (Rts).
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