Les Saint-Louisiens se sont régalés le temps d’un VSD. Outre les notes jazzy, ils ont eu droit à de la salsa, du blues et même du ‘’mbalax’’. C’était à l’occasion de la 25e édition du Festival de jazz. La seule fausse note était du côté de la technique.
Il serait difficile de faire mieux que Lokua Kanza et Marcus Miller à cette 25e édition du Festival de jazz de Saint-Louis. EnQuête l’annonçait après le concert du groupe, quand bien même les amoureux du jazz présents dans la vieille ville prédisaient le contraire. Ils pensaient que le musicien américain Stanley Clarke, talentueux contrebassiste, allait faire plus. Seulement, la magie ne s’est pas opérée ; non pas parce que l’auteur de ‘’D-Stringz’’ (sorti en 2015) n’est pas brillant, mais plutôt parce que la technique lui a joué de mauvais tours. Ce même problème s’était signalé au cours du spectacle de Marcus Miller et Lokua Kanza, mais à un degré moindre. Les choses se sont accentuées samedi soir, obligeant même Stanley Clarke à se cantonner à un registre et souvent à jouer sa contrebasse en solo.
Durant presque tout le show, lui est ses instrumentistes ont ralenti le rythme de leur musique. A un moment, les techniciens étaient discrètement sur la scène pour tenter d’arranger les choses. Car le câble de sonorisation des baffles avait pété. Pendant près de 30 minutes, les ingénieurs du son ont tenté à plusieurs reprises de réparer les anomalies, en vain. Apparemment agacé, Stanley Clarke en a éconduit un, … discrètement. D’un signe de la main, il lui a fait savoir que ce n’était pas la peine, alors que le bonhomme s’approchait de lui. Ainsi, il a joué sa partition avec une qualité sonore exécrable. Le public ne recevait que le retour de la scène. Le musicien semblait désabusé et impatient de descendre de la scène. D’ailleurs, son concert n’était pas terminé, il l’a écourté. Il n’empêche qu’à la fin, il a exprimé son désir de revenir en Afrique, au Sénégal. Compréhensif il l’a été, suite aux problèmes techniques, d’autant plus le câble endommagé, était sous la chaise de l’un de ses musiciens.
Le show de Nancy Murillo
Lucky Peterson lui, a eu bien plus de chance que Stanley Clarke. Tout de blanc vêtu, ce guitariste, organiste et chanteur de blues a livré un concert hors pair dimanche soir à la Place Faidherbe. Il marquait ainsi sa troisième participation au Festival international de jazz de Saint-Louis. Cet artiste de 52 ans a encore séduit et fait plaisir aux férus de cette musique. Il a commencé par jouer du piano sur les deux premiers morceaux avant d’allier chant et clavier. Il a pris sa guitare par la suite pour charmer et enjôler le public. Une véritable fin en apothéose qui a fait oublier aux festivaliers les péripéties de la veille.
Vendredi soir, l’une des figures incontournables de la scène latino-parisienne, Nancy Murillo était sur la scène. Avec une voix assez forte et beaucoup d’entrain, la Colombienne a fait danser les papys et les mamys de la première capitale du Sénégal. Entre la ‘’cumbia colombienne’’ et la ‘’salsa’’, elle leur a fait passer de bons moments. Au-delà de sa musique entrainante, Nancy Murillo sait comment faire bouger son public. De l’énergie elle en a, à revendre. Poids plume, elle se déplace comme bon lui semble. Elle danse, invite et incite, à en faire autant. En quelques minutes, ceux qui grelottaient de froid, ont commencé à avoir chaud. C’est dire alors qu’à ce festival, il y avait beaucoup de mélomanes.
Avant Nancy Murillo, c’était d’abord le Sénégalais, Alune Wade qui a succédé à son compatriote Hervé Samb. Le bassiste a assuré la première partie du concert de vendredi soir. Avec sa taille imposante et sa voix rauque, le guitariste basé aux USA a joué avec son groupe. Les instrumentistes sénégalais sont réputés avoir du talent. Et Alune Wade en est une preuve. D’ailleurs, il a joué avec de grands noms de la scène nationale comme Ismaïl Lô, Cheikh Tidiane Seck (bassiste sénégalais) ou encore Youssou Ndour. Il a prêté ses services également à des stars mondiales à l’image de Marcus Miller. Il a terminé vendredi son spectacle par un duo avec le groupe ‘’nguewel gui’’ du Saint-Louis. De belles notes de ‘’sabaar’’ ont été servies mélangées à celles de la guitare d’Alune Wade. Un ‘’mbalax’’ savamment composé.