Après avoir été invité à se retirer de la liste des candidats aux prochaines législatives, Aliou Sall a faits deux sorties ce weekend. Selon lui le retrait de sa candidature était une décision prématurée, tout en précisant qu’il n’est pas dans une logique de défier le Président Macky Sall, mis dans cette situation par les faucons du palais.
Participera, participera pas ? Depuis le communiqué conjoint du 17 avril où il annonçait le retrait de sa candidature aux investitures pour les Législatives, le maire de Guédiawaye semble vouloir revenir sur ce renoncement. La semaine passée c’est toute une ville qui s’est mise debout pour contester cette décision avec Aliou Sall à leur tête. Ce weekend les habitants de ‘‘sa’’ ville ont porté son combat. Le samedi, ce sont les jeunes de son département qui s’étaient mobilisés pour lui renouveler leur confiance. Avant-hier c’était au tour des personnes du troisième âge. Face aux jeunes, le coordinateur départemental de l’Alliance pour la république (APR) a soldé ses comptes avec ses détracteurs.
Selon le frère du chef de l’Etat, des comploteurs se sont encore mobilisés pour placer sur les listes des gens qui sont impopulaires à Guédiawaye. ‘‘Moi je ne l’accepterai pas. Je discuterai avec tous les gens qui sont dignes, qui sont des gens de refus, des gens du peuple pour faire en sorte que la forfaiture ne passe pas encore comme en 2012. Aujourd’hui, je me suis rendu compte que ce sont des individus malintentionnés qui avaient mis dans la tête du chef de file de l’APR que ma candidature risquait de lui porter préjudice’’, a pesté Aliou Sall. Et de poursuivre : ‘‘Dès le lendemain, quand j’ai entendu ces faucons à la radio, sur internet, danser comme de petits diables pour fêter leur victoire, j’ai compris que tout cela n’était le fait que de comploteurs et moi je n’accepte pas de me défaire devant les comploteurs. C’est l’avenir politique du département qui sera hypothéqué avec la désignation de personnes ne faisant l’affaire que des détracteurs logés au Palais, qui n’ont d’autres desseins que de placer des hommes à eux, avec des ambitions crypto personnelles qui finiront par perdre Guédiawaye’’, explique l’édile. A son avis, ses responsabilités en tant que coordonnateur départemental du parti est de refuser cela et de faire cesser de telles pratiques.
Le frère du Président remet ainsi en cause, à mots couverts, sa non-candidature aux investitures devant la pression de militants exigeant sa réhabilitation. ‘’Je ne peux pas imaginer que tous les efforts que nous avons fournis ensemble soient vains, parce que simplement quelques individus égoïstes, qui ne représentent absolument rien, concoctent des plans pour les faire passer pour la réalité. Je ne compte pas l’accepter. D’autant plus que le Président n’a pris aucune décision, il m’a demandé si je voulais bien retirer ma candidature, et je l’avais retirée, vous avez dit non et j’accepte ce que vous avez dit’’, a ajouté Aliou Sall devant une jeunesse surexcitée.
‘’Depuis mon retrait, il y a eu 15 candidats dans le département’’
Dans la lignée des déclarations du communiqué du 17 avril dernier, le maire de Guédiawaye ne compte pas faciliter la tâche ni aux opposants, ni aux manœuvres venant de son propre camp. Avant-hier, dimanche, c’est un tout autre discours que le maire de Guédiawaye a servi devant les personnes du troisième âge. Selon lui, à la suite de son travail mené dans le département, la victoire était déjà acquise. Il s’est aussi expliqué sur les raisons du retrait de sa candidature.
‘‘Le Président m’a dit dans son bureau : ‘’Aliou j’ai un problème, il y a beaucoup de bruit sur ta candidature et cela n’est pas bien. Vous avez bien travaillé et s’il y a une zone où je risque de perdre, Guédiawaye n’en fait pas partie. Je voudrais juste savoir, s’il y a possibilité, de trouver un autre candidat et que tu pourras épauler’’, raconte l’édile. Une proposition qu’il dit avoir accepté sans aucune autre condition. Mais la réaction offensée des habitants de du département après la publication du communiqué conjoint l’a poussé à vouloir reconsidérer sa décision : ‘‘Quand je suis revenu à Guédiawaye toute la population a dit non. Je me suis dit que je vais aller retourner voir le président pour lui dire que je ne vais me faire du wax waxett (me dédire) mais que j’avais accepté de manière prématurée’’, a dit Aliou Sall.
Le maire d’expliquer que sa candidature présente l’avantage de fédérer les forces vives du département. ‘‘Depuis que j’ai annoncé le retrait de ma candidature, c’est comme si la coalition allait s’éclater. On a compté 15 candidats. Ceci est impossible. Je ne vais pas accepter, à cause d’une question liée à une candidature, que tout notre travail parte en fumée. Et je n’ai pas vu dans la coalition quelqu’un qui a refusé ma candidature.
C’est à cause de cela que je me suis dit que les errements de l’opposition ne doivent pas nous pousser à nous disperser car c’est son but recherché ’’, avance-t-il. Un maintien de sa candidature qui n’entre pas dans une logique de défiance envers son frère de président de la République et de l’APR. Il avoue que si jamais Macky Sall maintient sa décision de l’éconduire des investitures, il poursuivra néanmoins sa campagne pour la victoire du parti marron beige. ‘’Malgré l’annonce de mon retrait je continue à travailler. On est arrivé à une situation ou si on ne dirige pas la liste, cela peut engendrer des conséquences incalculables pour le parti. Les nombreux candidats de la coalition ont envie de me voir gagner. Quelle que soit la situation, vous n’allez pas m’entendre ou me voir défier le chef de l’Etat. Je ne saurai le faire car c’est un parent’’, a nuancé un Aliou Sall optimiste de voir sa candidature maintenue.
