Des travailleurs de Tambacounda affiliés aux cinq centrales syndicales membres de la Coalition des confédérations syndicales de travailleuses et travailleurs du Sénégal (CCSS) ont remis, lundi, au gouverneur El hadji Bouya Amar leur traditionnel cahier de doléances du 1-er mai, reprenant à quelques exceptions près les mêmes préoccupations locales que l’année dernière, a constaté l’APS.
Partis du rond-point situé près du Commissariat central, les travailleurs, en commémoration de la fête internationale du travail, ont effectué un tour dans la ville avant de venir déposer leur cahier à la Gouvernance.
Sur leurs pancartes étaient inscrits des messages décriant, entre autres, la situation des animateurs polyvalents et demandant le respect des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants.
"A l’échelle de la région, les préoccupations des travailleuses-travailleurs restent quasiment les mêmes, faute de prise en charge optimale au cours de l’année écoulée", a relevé Bangaly Diallo, secrétaire général régional de l’UNSAS.
M. Diallo qui lisait le cahier des doléances sur le parvis de la Gouvernance, avant de le remettre au gouverneur Elhadji Bouya Amar, a relevé que "tous les acteurs territoriaux sont invités à se mobiliser pour apporter les solutions idoines pour chaque secteur".
Concernant l’éducation et la formation, le respect des accords signés avec le gouvernement et l’"application rigoureuse" des résultats des élections de représentativité sur le secteur de l’éducation et de la formation sont attendus, a dit M. Diallo.
Les autorités administratives et politiques sont invitées à davantage s’impliquer pour la résorption des abris provisoires, l’achèvement du lycée technique, la construction du Centre régional de formation des personnels de l’éducation (CRFPE), ou encore pour la réalisation de l’Université du Sénégal oriental.
Dans le secteur de la santé, il est question des conditions d’accueil, de sécurité et d’hospitalisation, de la prise en charge des patient , du relèvement du plateau technique, du renforcement et/ou de l’affectation de médecins de spécialité (gynécologues, neurologues, urologues, pédiatres). S’y ajoute le recrutement de personnel de santé, y compris des agents communautaires.
L’Etat est aussi invité à rembourser les sommes dues aux structures de santé dans le cadre de la Couverture maladie universelle (CMU). Les arriérés sont évalués à 122 millions pour toute la région, dont 32 millions rien que pour le district de Tambacounda.
A propos de protection sociale, l’installation d’une antenne CMU à Tambacounda et la création d’une IPM non encore installée officiellement ont été saluées par les travailleurs, qui attendent toutefois l’octroi de cartes d’égalité des chances, l’effectivité des bourses de sécurité familiale.
A ce sujet des "corrections" ont été réclamées "pour que les ayants-droits soient les seuls bénéficiaires".
Dans le secteur de l’énergie, la coalition invite la Sénélec à "combler le défit de logistique et d’outillage de dernière génération notoire handicapant les interventions rapides dans les dix centres secondaires de production et de commercialisation". Elle demande aussi que soient recrutés des prestataires occupant des postes vacants depuis plus de dix ans.
Les travailleurs ont toutefois exprimé leur satisfaction par rapport à l’augmentation du nombre de contrats de travail visés à l’inspection, qui sont passés de 788 à 1339 en 2016, tout comme le nombre de travailleurs immatriculés devant bénéficier des allocations familiales, qui passe de 313 à 753.
"Malgré tous les efforts, l’emploi des jeunes et des adultes reste une préoccupation de taille de même que l’application des décisions de justice en faveur des travailleurs de l’ARD, du conseil départemental, de l’Hôtel Asta Kébé, du district sanitaire de Tambacounda, du CMS" notent les syndicalistes.
Après avoir reçu le cahier des doléances, le gouverneur a assuré que celles dont la prise en charge relève du niveau national, seront transmises à la hiérarchie.
Concernant le lycée technique, il a relevé que le ministre de l’Artisanat a donné rendez-vous d’ici décembre 2017 pour son achèvement. M. Amar a relevé que l’arrêt du chantier de ce lycée était de la faute l’entrepreneur qui a été remplacé par un autre qui s’est engagé à achever les travaux.
"Nous sommes prêts, dans un délai d’un mois, à vous recevoir pour examiner les points à notre niveau, avec l’ensemble des acteurs concernés", leur a-t-il dit, souhaitant que les doléances locales ne figurent plus dans le cahier de l’année prochaine.