La non pérennisation des financements dédiés au reboisement de la mangrove constitue "une menace" sur les stratégies de survie des familles dans le delta du Saloum (Fatick), a soutenu, vendredi, à Djilor, le consultant sénégalais en éducation et environnement, Boubacar Tall.
Les modes de financement de ce type de projets "ne sont pas pérennes", a-t-il fait observer en introduisant la note introductive d’un atelier de partage d’expériences organisé par l’Agence de presse sénégalaise (APS) et la Fondation Konrad Adenauer.
Prévu pour trois jours, ce séminaire porte sur les relations entre "les problèmes de l’environnement et le tourisme dans les îles du Saloum", relativement aux perspectives offertes par l’écotourisme.
Malgré la difficulté de pérenniser les financements dédiés, "il faut trouver des fonds pour reboiser car sans la mangrove, les stratégies de survie des familles sont menacées", selon le consultant Boubacar Tall.
Il a proposé une analyse de la dégradation des divers écosystèmes constitutifs du delta du Saloum dont la mangrove, faisant observer que ce phénomène est lié à la diminution de la taille des palétuviers (destruction de l’espèce rhizophora), principales espèces végétales de la mangrove.
Le résultat étant que les superficies "ont diminués de 25% de 1980 à 2006, passant de 1690 km2 à 1287 km2", a déploré M Tall.
Selon lui, ces problèmes sont liés à un déficit pluviométrique, ainsi qu’à l’acidification et à la salinisation des sols, des phénomènes à l’origine de menaces sur la faune et la flore marine.
Des femmes regroupées en associations travaillent certes à repeupler la mangrove en misant par exemple sur le repos biologique, mais ces dernières "ont besoin de formation et de soutien, tant en ce qui concerne le reboisement qu’au niveau de leur mode d’organisation".