Le Koriste gambien Jaliba Kouyateh a distillé lundi soir, sur la scène de la Place Faidherbe, à Saint-Louis, des sonorités lyriques teintées de mbalax, une façon d’exalter les relations séculaires entre le Sénégal et la Gambie.
Des titres en hommage au fondateur du mouridisme Serigne Touba dont un remix est en gestation ou encore au guide des Baay Fall, Cheikh Ibra Fall, l’armée et les "Ndiayenne" scellent les liens fraternels à travers la musique entre les deux pays voisins.
Les mélomanes, nostalgiques, ont dansé au rythme de la Kora, mais aussi des percussions répandu par "Le Kumareh Band".
"Je croyais que les gens n’allaient pas comprendre mes chansons" a dit le koriste avec un air surpris en voyant des inconditionnels de sa musique reprendre en chœur ses anciens morceaux.
Jaliba Kouyateh a fait savoir que les "problèmes entre les deux pays" avaient empêché la réalisation de son souhait de venir se produire au Saint-Louis jazz.
"Depuis des années, les organisateurs ont toujours souhaité me faire venir à ce festival, mais les problèmes entre les deux pays ont annihilé cela", a-t-il dit à la fin de sa prestation lundi soir.
Le changement de régime survenu en Gambie le 1er décembre 2016 a facilité la tache aux responsables de l’Association Saint-Louis jazz d’amener le virtuose gambien.
"Les organisateurs se sont dits que cette année est la bonne. Cela m’a encouragé à venir, car c’est comme si la Sénégambie renaissait.
Elle est plus vieille que nous, mais c’est comme si elle vient de naître" a expliqué Jaliba Kouyateh qui a tenu à être à Saint-Louis pour rendre plus "solides" les "relations familiales" entre la Gambie et le Sénégal.
"Les artistes ont commencé à jouer un rôle pour davantage fluidifier les liens historiques entre nos deux pays, car depuis toujours on a joué sur les mêmes scènes. Les artistes doivent chanter pour renforcer cette union", a-t-il fait valoir.
Dans une autre vie, Jaliba Kouyateh aimerait avoir comme nom de famille "Ndiaye", raillant que "toutes les bonnes choses sont destinées aux Ndiayenne, ’Sénégal Ndiaye’, ’Gaïndé Ndiaye’, ’Wolof Ndiaye’, etc., leur nom est trop fort".