Société
Tivaouane Peulh : pleurs et lamentations des centaines de familles sans-abri
Publié le lundi 24 avril 2017 | Walf Fadjri L’Aurore
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Depuis trois jours les populations de Tivaouane Peulh dorment d’un seul œil.
Des bulldozers, escortés par la gendarmerie, continuent de démolir leurs maisons. Ce sont des centaines qui ont été ainsi détruites en trois jours. Des maisons qui se trouvent près du prolongement de la Vdn qui borde la mer. Au total, ce sont des maisons et des sites d’affaires qui sont tombés. Pour le troisième jour encore, trois engins sont envoyés sur le terrain tôt le matin pour faire le boulot. Le travail se fait comme d’habitude sous le contrôle de la gendarmerie, dont le colonel de la Direction de la surveillance et du contrôle des sols (DSCOS ) lui-même. Depuis trois jours que dure leur calvaire, les propriétaires des maisons détruites dorment à même le sol. «Voilà trois jours que nous passons la nuit à la belle étoile. On n’a plus espoir au Sénégal, un pays où les pauvres citoyens sont dépossédés de leurs biens par plus fort qu’eux avec la complicité de l’état. Désormais, nous ne nous adressons plus à Macky SALL qui fait la sourde oreille depuis lors. Nous nous adressons aux présidents de la Gambie, du Mali et de la Guinée pour qu’ils nous reçoivent chez eux. Nous en avons assez de vivre au Sénégal», déclare Ndiaga Diaw, porte-parole du jour. Pour ces habitants, de nombreux appels ont été lancés à l’endroit des autorités dont le Président Macky SALL, mais en vain. «Le Sénégal est le seul pays où on rase les bâtiments des pauvres sans sommation. Il n’y a que l’argent qui compte ici», lance Abdourakhmane DIOP.
Ces populations, en majorité musulmanes, n’ont pas assisté à la prière du vendredi. Leur seule préoccupation était la démolition de leur maison. «Ce sont toutes nos économies qui sont parties. Macky SALLnous a humiliés. Je ne sais pas où aller et où passer la nuit. Ma maison a été complètement rasée», confie cette dame qui ne cesse de pleurer.
Le maire de la localité, Momar Sokhna DIOP nie toute implication dans cette affaire et déclare que sa municipalité n’a été ni de près ni de loin associée à la démolition. «Nous constatons la venue de la DSCOS pour une troisième journée consécutive dans la commune avec des démolitions à un rythme effréné. La DSCOS est venue sur le site sans informer la commune et s’est mise à détruire des maisons. Même si c’est pour la réalisation d’une Vdn, nous pensons que les impenses doivent être payées au préalable, ce qui n’a pas été fait. Des centaines de maisons ont été détruites et la population est très inquiète», soutient le maire. Pour ce dernier, des dispositions doivent être prises pour que les sinistrés rentrent dans leurs droits.
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