Dix jeunes négro-mauritaniens viennent d’être condamnés, ce 20 avril, par la Cour correctionnelle de Nouakchott, à des peines allant de 2 à 5 ans de prison ferme pour organisation d’un attroupement non autorisé et agression contre la force publique. Parmi ces condamnés, il y a 4 filles. La défense compte interjeter appel.
Des jeunes mauritaniens, toutes communautés confondues, avaient organisé, le 16 avril dernier, une marche pacifique pour réclamer l’allègement des conditions d’enrôlement dans l’état civil, la généralisation des bourses à tous les étudiants, l’accès à la santé, à l’emploi pour les diplômés chômeurs, l’égalité des chances dans les concours nationaux et pour l’emploi, un cadre d’épanouissement pour les jeunes, entre autres revendications. Cette marche non autorisée par l’autorité préfectorale de la commune de Tevragh-Zeina avait été dispersée et réprimée à coups de gaz lacrymogènes. Pourtant, dans une déclaration antérieure rendue publique, les jeunes avaient indiqué : « Cette marche pacifique s’inscrit dans une dynamique d'éveil citoyen et de sursaut national.»
Ainsi, les organisations nationales de défense des droits humains, comme l’association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH), le Forum des organisations nationales de droits humains (FONADH), les organisations syndicales, notamment la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM), des partis politiques avaient condamné la répression policière et exigé la « libération immédiate et inconditionnelle » des jeunes détenus. « Cette marche pacifique est légale à tous points de vue, car étant prévue dans les lois fondamentales garanties par la Constitution, mais également étant conformes à la règlementation en la matière », disaient-ils. Condamnant « cette situation de violation flagrante des libertés fondamentales dans le pays et les tortures barbares », toutes ces entités avaient jugé « inadmissible et intolérable » cette répression.
Aujourd’hui, plus que jamais, ces organisations et partis politiques mauritaniens expriment leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une «escalade policière jamais égalée qui traduit une fascisation de l’espace public et une subordination des libertés individuelles et collectives des citoyens ».
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NOUAKCHOTT
Un pêcheur sénégalais tue son ami à l’arme blanche
Moussa Mbaye dit « capitaine », la trentaine, a tué, ce 18 avril vers minuit, son ami sénégalais et compagnon de toujours, Pape Fall, maçon de son état. Selon les témoins, les deux « amis » se sont disputés longtemps avant que l’irréparable ne se produise. Il lui a planté un coup de couteau. Le drame s’est produit au quartier Cité plage de Nouakchott où vivent la plupart des pêcheurs sénégalais. Transporté à l’hôpital national de Nouakchott, la victime a succombé à ses blessures.
La police mauritanienne a procédé aussitôt à l’arrestation de l’assassin qui a été présenté au parquet ce 20 avril dans la matinée. Il a été inculpé de meurtre à l’arme blanche et envoyé en prison en attendant son jugement. Quant à la victime, ses parents ont procédé, avec l’assistance de l’ambassade du Sénégal, à l’inhumation de son corps. Triste fin.