De manière générale, la résilience économique en Afrique se prolonge malgré la conjoncture mondiale persistante. Toutefois, la dynamique des réformes engagées visant à améliorer les institutions qui promeuvent la croissance du secteur privé, doit se poursuivre pour développer les marchés financiers locaux, améliorer les infrastructures et renforcer la mobilisation des ressources intérieures. C’est ce que mentionne le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, rendu public hier, mercredi simultanément dans 7 pays d’Afrique.
Rendu officiel concomitamment à travers une vidéo conférence, le rapport semestriel Africa’s Pulse de la Banque mondiale touchant, entre autres pays, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Kenya, Mali, Rwanda, la Tanzanie et le Sénégal relève que les pays précités continuent de montrer de la résilience économique, aidés en cela par la demande intérieure. Selon ledit rapport : «Ces pays ont affiché des taux de croissance annuels supérieurs à 5,4% entre 2015 et 2017 et concentrent près de 27% de la population de la région pour environ 13% de son Produit intérieur brute (Pib)».
Bonne dynamique de croissance
Toutefois, ledit rapport mentionne que la croissance économique en Afrique subsaharienne est en train de rebondir en 2017. Ce, après avoir enregistré en 2016, son niveau le plus bas depuis plus de deux décennies. Cette soutenabilité de la croissance est largement portée par les géants africains à savoir le Nigéria, l’Afrique du Sud, et l’Angola. Car, ces principales économies du continent enregistrent un rebond après un ralentissement en 2016 avec un redressement très lent en raison d’un ajustement insuffisant par rapport à la baisse des prix des matières premières et l’incertitude des politiques. En outre plusieurs pays exportateurs de pétrole de la Communauté économique et monétaire ouest centrale (Cemac) sont confrontés à des difficultés économiques.
2,6% de croissance en 2017
La région Afrique montre des signes de reprise et la croissance devrait y atteindre 2,6% en 2017. Cette reprise reste néanmoins faible, et la croissance économique ne devrait se situer que légèrement au-dessus de la croissance démographique de l’ordre de 6, 7%, soit un rythme qui entrave les efforts en faveur de l’emploi et de la réduction de la pauvreté.
Perspectives économiques
Tout ceci dans un environnement mondial assez difficile, les perspectives économiques mondiale s’améliorent et devraient favoriser la reprise dans la région. Il ressort dudit rapport (Africa’s Pulse) que la croissance globale du continent devrait passer à 3,2% en 2018 et 3,5% en 2019.
Fort de tout ceci: «Alors que les pays procèdent à des ajustements budgétaires, nous devons protéger les conditions propices à l’investissement afin que les pays d’Afrique subsaharienne connaissent une reprise plus forte», a expliqué Albert G. Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique.
Pour M. Zeufack, «Nous devons mettre en œuvre des réformes qui augmentent la production des travailleurs africains et créer un environnement macroéconomique stable. Des emplois plus productifs et de meilleure qualité contribuent à lutter contre la pauvreté sur le continent». Et d’ajouter : «Il faut toujours réformer. La dynamique de réforme doit se poursuivre. Ce, en améliorant la gouvernance, et en renforçant les capacités des administrateurs aux fins de faire des ajustements sur le plan fiscal notamment dans le secteur immobilier et foncier ou les spéculations échappent à la fiscalité. Donc, une perte énorme», a-t-il alerté.