L’agence de notation Moody’s a procédé jeudi 13 avril 2017 au rehaussement de la notation du crédit souverain du Sénégal qui passe de B1 positif à Ba3 avec une perspective stable, selon une note d’information du ministère sénégalais de l’Economie, des Finances et du Plan parvenue mercredi à APA.
« Ce rehaussement de la note souveraine ouvre de réelles perspectives économiques pour le Sénégal, dans un contexte de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE) », ajoute cette source. Au niveau du ministère des Finances, on souligne trois principaux moteurs qui soutiennent le relèvement de la notation de Moody’s.
En premier lieu, la croissance économique réalisée par Le Sénégal demeure vigoureuse, tirée essentiellement par les améliorations notées dans les infrastructures énergétiques, de transport ainsi que les réformes structurelles notamment dans le domaine agricole.
A cet effet, Moody’s note que la croissance économique du Sénégal a progressé de 6% entre 2014 et 2016, contre 3,5% entre 2011-2013. En perspective, Moody’s prévoit dans le moyen terme une croissance réelle de 6,5% à la faveur de la poursuite de la mise en œuvre du PSE.
En second lieu, Moody’s estime que la consolidation budgétaire continue, améliorant ainsi la structure budgétaire, avec une augmentation des dépenses en capital du gouvernement.
A ce titre, Moody’s relève les efforts du gouvernement en matière de réduction du déficit qui passe de 5,5% en 2013 à 4,2% en 2016, avec un objectif de se situer à 3% en 2019, en relation avec les critères de convergence de l’UEMOA.
Enfin, selon Moody’s, les indicateurs de la dette du gouvernement sont globalement conformes à ceux des souverains classés Ba3. Ainsi, bien que le taux d’endettement du Sénégal (60% en 2016), soit plus élevé que celui des pairs comparables (médiane de 45%), le ratio de la dette sur les recettes de 220% est plus conforme à la situation des pairs et que le coût moyen de la dette est plus favorable (3,5% contre 4,1%).
Par ailleurs, Moody’s note que le niveau de la dette reste élevé, même s’il devrait décroître dans les prochaines années à la faveur de la réduction continue du déficit et des perspectives de croissance.
En terme de gains pour le Sénégal, les services du ministère des Finances sont d’avis que ce reclassement permettrait de quitter la notation B1 qui caractérise un crédit très spéculatif, un PIB par tête faible et une déficience des infrastructures. Ainsi, le Sénégal réduit la vulnérabilité de son économie et le spectre d’un défaut sur sa dette.
« En termes de comparaison, le Sénégal rattrape la Côte d’Ivoire et reste avec ce dernier les deux pays subsahariens à atteindre cette notation. Il devance des pays comme le Ghana, le Nigéria, le Gabon et l’Egypte qui sont mieux pourvus en ressources naturelles », souligne-t-on au ministère de l’Economie et des Finances.