La célébration du mois africain de la prévention a été une occasion hier, pour les acteurs, de faire une analyse exhaustive sur l’état des lieux. 1 904 cas d’accidents ont été enregistrés en 2016.
La question de la sécurité au travail reste préoccupante au Sénégal. Malgré une tendance baissière sur les statistiques des accidents du travail, les chiffres demeurent alarmants. La Caisse de sécurité sociale (CSS) a recensé 1 904 accidents en 2016 contre 1 906 en 2015.
‘’Déjà en 2016, le nombre d’entreprises contrôlées est passé à 2 600 contre 1 931 en 2015. 33 comités d’hygiène et de sécurité au travail ont été installés en 2016. 5 118 travailleurs ont été sensibilisés et 4 552 dépistés dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA’’, explique le Directeur général du Travail et de la Sécurité sociale à la CSS, Karim Cissé. Désormais, indique ce dernier, l’accent doit être mis sur le pragmatisme dans l’action, la présence régulière dans l’entreprise, le développement au quotidien de la culture de sécurité. Cela se fera, selon lui, par des installations et la mise à disposition d’équipements adéquats de protection individuelle et collective. La formation des acteurs, l’application effective des dispositions comminatoires de la réglementation.
Par ailleurs, note le président de la Commission dialogue social et normes du travail du Conseil national du patronat, Charles Faye, la célébration de la Journée africaine de prévention constitue un prétexte pour faire une analyse exhaustive de l’état des lieux, des enjeux et perspectives quant à la mise en place d’un système performant. Lequel doit faciliter l’optimisation de la collecte et l’utilisation des données sur la sécurité et la santé au travail.
Il affirme toutefois que les mêmes problèmes demeurent et que les accidents de travail et les maladies professionnelles font chaque année de nombreuses victimes dans le pays. Il s’y ajoute que même si ces victimes n’ont pas perdu la vie, elles sont parfois frappées d’incapacité temporaire de travail. Certaines d’entre elles ne pourront jamais exercer ou reprendre leurs activités pour subvenir à leurs besoins fondamentaux. Toutes ces situations, dit-il, entraînent de pénibles épreuves morales et financières pour le travailleur et sa famille.
Mais elles signifient aussi pour l’entreprise des ‘’retraites anticipées et coûteuses’’, ‘’la perte d’agents qualifiés’’, ‘’un faible taux de rentabilité’’ des investissements dans la formation professionnelle et technique du personnel. D’après lui, le CNP reste convaincu qu’il serait possible d’éviter toutes ces conséquences ou d’en réduire les effets. Cela, uniquement par l’adoption de méthodes rationnelles de prévention et la mise en place de stratégies préventives, notamment par l’usage de systèmes d’information, d’analyse et de gestion des risques fiables.
Les différents acteurs partagent tous, le diagnostic fait sur les faiblesses relatives à la mise en œuvre des politiques publiques, l’application de la réglementation et l’insuffisante appropriation de la culture et du réflexe de sécurité. C’est du moins les principaux éléments dégagés par le Directeur général du Travail et de la Sécurité sociale, Karim Cissé. Selon ce dernier, le Sénégal vient de franchir un grand pas en épuisant le long parcours de validation technique et politique de sa politique nationale de sécurité et santé au travail.