Le "ngalakh’, un plat à base de mil, de pâte d’arachide et de pain de singe préparé le vendredi saint, à l’occasion de la fin du Carême, est un facteur de rapprochement des communautés islamo-chrétiennes, a soutenu Igor Clévis, un Gabonais naturalisé sénégalais.
Il est distribué par les familles chrétiennes à leurs voisins musulmans. Ce plat symbolise une tradition de partage propre aux Sénégalais.
"Vivant au Sénégal depuis plus de 15 ans, marié à une Sénégalaise et père de 3 enfants, je trouve particulièrement ces habitudes culturelles très positives, charmantes, et j’estime que c’est un modèle à répliquer ailleurs", a dit Clévis, dans un entretien accordé à l’APS.
En offrant le ngalakh, estime Igor Clévis, graphiste de métier, "on arrive à faire plaisir aux voisins, aux amis et c’est est une très bonne chose qui, même si elle ne relève pas de la Bible, pourrait être intégrée dans d’autre pays".
"Quand je repars au pays (Gabon), c’est vraiment ce genre de valeur que j’essaie [de transmettre] à mes proches parents ou à mes amis", a-t-il fait valoir, soulignant entre autres valeurs", le fait de manger ensemble qui n’est pas une coutume au Gabon.
Pour lui, ce sont là des choses qui rapprochent des personnes, des communautés et qui sont très spécifiques au Sénégal.
Il a fait savoir qu’au Gabon, après le dernier chemin de Croix qui sanctionne la fin de la semaine sainte, les fidèles rentrent tranquillement chez eux et ce n’est que le samedi qu’ils se retrouvent en famille pour partager un verre.
"A contrario, c’est pareil pour le jour de la Tabaski au Gabon où les musulmans ne partagent pas la viande de mouton avec ceux qui ne sont pas de la même confession qu’eux", a encore fait savoir Igor Clévis.
A son avis, l’exemple sénégalais dans ce domaine est unique, parce que Pâques est une belle occasion où les catholiques du Sénégal œuvrent pour le raffermissement des liens de bons voisinages avec les musulmans qui, à leur tour, leur offrent de la viande de mouton, le jour de Tabaski.