La lancinante question de la paix, le désenclavement et la relance des activités économiques en Casamance ont été au menu de la cérémonie officielle de lancement, hier, à Ziguinchor, du Projet de pôle de développement de la Casamance (PPDC). Le président de la République s'est engagé à faire de la région un modèle de développement. Macky Sall a aussi réaffirmé son option pour une ''Casamance de paix''.
C'est un accueil très populaire qui a été réservé, hier, dans l'après-midi, au président de la République à la place Aline Sitoé de Ziguinchor où il s'est rendu pour procéder au lancement du Projet pôle de développement de la Casamance (PPDC). Macky Sall a salué cette mobilisation qui démontre, selon lui, l'engagement des populations à l'accompagner vers une paix durable en Casamance.
A ce titre, le président de la République, qui a réaffirmé son engagement à accueillir toute initiative de renforcement de la paix, a proposé à tous les acteurs "la paix des braves, sans vainqueurs ni vaincus, pour le bénéfice de tous". "C'est parce que nous n'osons pas que les choses sont difficiles", a soutenu Macky Sall qui s'est dit déterminé à aller dans le sens d'une paix sincère dans la compréhension mutuelle et l'intégrité du territoire. ''Ne perdons jamais de vue que l'émergence du Sénégal se fera avec une Casamance réconciliée", a-t-il indiqué.
Faire de la Casamance le ''grenier du pays"
Le président de la République a soutenu, en outre, que son engagement pour la Casamance ne s'arrête pas au Projet de pôle. "Il est le début du commencement d'un processus pour faire de la Casamance un modèle de développement, un pôle d'excellence, le grenier du pays", a t-il dit. Selon lui, "une autre Casamance est possible, celui de toutes les possibilités''.
Il a relevé, dans le même sens, qu'il fallait à la Casamance une nouvelle forme d'actions publiques axées sur la réconciliation, la reconstruction et le développement équitable et durable. Il fallait aussi, toujours selon lui, une nouvel réceptacle qui est le PPDC financé à hauteur de 23 milliards par la Banque mondiale, dont 03 milliards par l’État.
A l'en croire, le PPDC vise la redynamisation de l'économie locale, à travers l'agriculture, la riziculture notamment, la consolidation de la paix et la promotion de l'emploi des jeunes. "Il s'agit, également, de réhabiliter 30.000 hectares de terres avec à terme la production de 260.000 tonnes de riz d'ici à 2018", a t-il dit. S'y ajoutent, entre autres, l'implantation de la plate-forme économique de Bignona pour optimiser les chaînes de valeurs et la modernisation de l'équipement rural.
Il a souligné que le pôle dispose d'une stratégie mufti-sectorielle intégrée axée sur un développement territorial inclusif, participatif et solidaire qui valorise toutes les localités. A ce titre, il a salué les efforts des partenaires financiers et techniques et promis la création d'une agence territoriale de développement "solidaire".
Intensification des travaux de désenclavement
L’État va intensifier ses investissements et les travaux de désenclavement, a également promis le chef de l'État. Sous ce rapport, Macky Sall a annoncé le bitumage de 150 kilomètres de routes, la construction de 350 kilomètres de pistes et de 200 kilomètres de routes rurales. S'y ajoute la construction de 08 ponts dont un second à Ziguinchor.
Macky Sall a, en outre, indiqué que l'état va assurer la navigabilité du fleuve Casamance et annoncé la fonctionnalité très prochaine du ponton de Carabane, ainsi que la mise en service de deux bateaux (Adjène et Diabone) financés par la république de Corée. Il a saisi l'occasion pour lancer un appel au secteur privé à investir en Casamance. "La véritable relance passera par des investissements privés", a affirmé Macky Sall qui a, en outre, promis un appui aux opérateurs, à travers la facilitation dont les modalités seront fixées.
Il sera aussi procédé à une relance du tourisme avec la desserte maritime et aérienne, la réalisation d'une école de tourisme et de l'aménagement aquatique ainsi qu'à l'ouverture de l’Hôpital de la paix. S'agissant de l'éducation, il a promis de faire de la Casamance un "pôle scolaire et universitaire majeur", avec des investissements à hauteur de 22 milliards, d'ici à 2017.