Le Conseil national du patronal (CNP), l’une des principales organisations patronales sénégalaises, a invité jeudi les hommes d’affaires français à investir davantage au Sénégal, dans des entreprises cogérées par des opérateurs économiques locaux.
Sous la direction de son président Baïdy Agne, le CNP, auquel sont affiliés des patrons français, a eu une réunion de "partenariat d’affaires" avec des membres du Mouvement des entreprises de France International (MEDEF International), dans la capitale sénégalaise.
La rencontre a eu lieu en présence de représentants de l’Administration publique sénégalaise, du ministre du Travail, Mansour Sy, des experts de l’Agence chargée de la promotion des investissements et des grands travaux de l’Etat (APIX) et du bureau chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE).
Un environnement économique "plus attractif de flux d’investissements directs français créateurs de richesses et d’emplois durables, le Sénégal en a besoin", a dit M. Agne dans un discours prononcé au début de la réunion.
"Une grande complicité"
Selon lui, cette rencontre, la première entre le CNP et le MEDEF International depuis 2013, en dehors des conclaves tenus dans des cadres plus vastes comme les sommets France-Afrique, devrait "favoriser les échanges fructueux et les joint-ventures entre les hommes d’affaires" des deux parties.
Hamidou Diop, le secrétaire général de l’organisation patronale sénégalaise, a abondé dans le même sens en préconisant la promotion d’"alliances de partenariat dans des secteurs stratégiques" entre les deux parties.
A la suite de Baïdy Agne, M. Diop a appelé les membres du CNP et ceux du MEDEF International à "créer des co-entreprises" qu’ils vont gérer ensemble et en partager "les risques financiers".
"Avec le MEDEF, nous sommes sur la bonne voie. Notre complicité est de plus en plus grande", s’est-t-il réjoui.
Patrice Fonlladosa, le président du comité Afrique du MEDEF International, a loué la teneur des échanges entre le CNP et la délégation de 45 patrons représentant 37 entreprises françaises qu’il conduit au Sénégal pour deux jours.
Emploi des jeunes, transfert de technologies...
"Le bilan est très positif", a-t-il dit à la fin de la réunion. "Nous invitons les entreprises françaises à développer des partenariats avec celles du Sénégal. Les entretiens que nous avons eus ce matin avec le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement sénégalais sont très encourageants car ils devraient permettre de replacer les entreprises françaises dans une situation très favorable au Sénégal", a-t-il souligné.
"Nous ne voulons pas venir faire des opérations et repartir. Nous voulons nous implanter à long terme au Sénégal et participer à la croissance du pays en soutenant l’emploi des jeunes, le transfert de technologies et l’investissement", a ajouté Patrice Fonlladosa.
Des échanges avec les membres du CNP et des experts de l’APIX notamment, il conclut que "les secteurs sont multiples, mais il faut surtout investir dans l’énergie, les transports et l’agroalimentaire".
Des représentants de l’APX, dont son directeur général adjoint, Dominique Ndong, ont présenté aux patrons français l’environnement des affaires au Sénégal, en insistant sur les programmes prévus par l’Etat dans les domaines des transports, de l’agriculture, du tourisme, etc.
Selon Baïdy Agne, la France est le premier investisseur étranger au Sénégal, et ses entreprises assurent "près du quart" des recettes fiscales et du produit intérieur brut sénégalais.