Face à la presse hier, mercredi 12 avril, Ali Mansoor, chef de mission du fonds monétaire international(Fmi) pour le Sénégal a fait savoir que les performances macro-économiques du Sénégal restent bonnes en 2016, avec une croissance qui dépasse les 6%. L’inflation reste faible en raison de la faiblesse des cours mondiaux du pétrole. Aussi, informe-t-il, les perspectives pour l’année 2017 demeurent positives avec un taux de croissance qui devrait encore se situer au dessus de 6%.
«Les performances macroéconomiques restent bonnes en 2016 avec un taux de croissance du Pib au-dessus de 6% pour la deuxième année de suite ». C’est le constat fait par Ali Mansoor, chef de mission du Fmi pour le Sénégal. Il faisait face à la presse hier, mercredi 12 avril.
Selon lui, l’inflation reste faible en raison notamment de la faiblesse des cours mondiaux du pétrole et du bon approvisionnement des marchés en produits céréaliers. «Le déficit du compte courant extérieur se serait amélioré sous l’effet d’une augmentation des exportations et des envois de fonds des travailleurs», ajoute-t-il.
Il renseigne, par ailleurs, que la mise en œuvre du programme de l’instrument de soutien à la politique économique (Ispe) reste globalement satisfaisante. «Tous les critères quantitatifs et objectifs, indicatifs du programme à fin décembre 2016 ont été atteints. L’amélioration des recettes fiscales conjuguée à la poursuite de la politique de contrôle des dépenses de consommation publique a permis de contenir le déficit budgétaire dans la limite fixée par le programme. Des progrès importants ont été également faits dans la réalisation des repères structurels », a indiqué le chef de mission du Fmi pour le Sénégal.
Suivant toujours le Fmi, les perspectives pour l’année 2017 restent positives avec un taux de croissance qui devrait encore se situer au-dessus de 6%. D’après Ali Mansoor et son équipe, ceci requiert toutefois, la poursuite de la consolidation des marges de manœuvres budgétaires de l’Etat, le renforcement de la gestion des finances publiques et de la gouvernance, l’amélioration de l’environnement des affaires et la promotion des Pme et l’inclusion sociale.
Il pense donc qu’atteindre les objectifs du Pse requiert aussi une accélération des réformes pour promouvoir l’investissement privé y compris étranger. «Une croissance exclusivement tirée par l’investissement public ne peut en effet être soutenable», déclare-t-il.
Pour préserver cette bonne santé économique, le fonds monétaire international recommande au Sénégal d’agir sur les dépenses, les opérations financières au budget. Selon le Fmi, il faut rééquilibrer les opérations de la poste, rééquilibrer le fonds national de retraite et revoir l’utilité des dépenses.
ALI MANSOOR, CHEF DE MISSION DU FMI POUR LE SENEGAL : «Le Fmi est neutre sur le régime monétaire qu’un pays doit adopter»
«Le fonds n’a pas d’opinion sur le régime monétaire qu’un pays doit adopter ». Cette précision est du chef de mission du Fmi Ali Mansoor qui animait une conférence de presse hier, mercredi 12 avril à Dakar.
« Dans le monde, il y a des choix à faire. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Il y a des avantages et des inconvénients d’être dans une union monétaire. Chaque pays doit faire son jugement. C’est un choix tout à fait légitime pour un pays d’être dans une union monétaire ou de ne pas être dans une union », a-t-il soutenu. Et de poursuivre ; « le Fonds monétaire n’a pas d’opinion dessus. Il est neutre. Mais le Fmi a des opinions très fortes une fois que le choix est fait ».
Abondant dans le même sens, Boileau Loko, représentant résident du Fmi à Dakar souligne que le choix d’un régime d’échange est souverain. « Chaque pays choisit le régime qu’il veut. Donc les pays de l’Uemoa ont pour le moment fait le choix d’avoir ce régime du Francs Cfa et le Fmi ne peut que donner des conseils par rapport à ce régime choisi», indique-t-il.