Au lendemain du méga rassemblement piloté à la Place de la Nation ex-Obélisque, vendredi dernier, par le Mouvement Y’en a marre, le parti au pouvoir n’a pas manqué de lever les boucliers contre Fadel Barro et cie. Moult responsables de l’Alliance pour la République (Apr) ont profité de sorties publiques au cours du week-end pour fustiger la démarche et tirer à boulets rouges sur le mouvement citoyen. A l’image de Moustapha Cissé Lô, vice-président de l’Assemblée nationale, Matar Bâ, ministre des Sports et maire de Fatick ou autre Mor Ngom, ministre conseiller et maire de Ndangalma.
Le retour du mouvement Y’en a marre sur le terrain de la mobilisation citoyenne contre les dérives du pouvoir en place, après plus de quatre années de relative apathie, n’est pas du goût des responsables du parti présidentiel, en l’occurrence l’Alliance pour la République. Surtout au lendemain du grand rassemblement piloté à la Place de la Nation ex-Obélisque, vendredi dernier, par le Mouvement Y’en a marre qui a réussi la prouesse de fédérer des milliers de citoyens autour de sa dynamique de contestation du mode de gouvernance Macky Sall. Toute chose que l’opposition classique sénégalaise avait du mal à réaliser depuis l’avènement de l’actuel chef de l’Etat à la magistrature suprême.
Dans la foulée des volets de bois verts balancés par mal des responsables apéristes contre le Mouvement Y’en a marre en route vers son rassemblement du 07 avril dernier, les critiques ont été aussi acerbes contre Fadel Barro et cie, après la manifestation à la Place de l’Obélisque. Moult responsables de l’Alliance pour la République (Apr) ont profité ainsi de sorties publiques au cours du week-end pour fustiger la démarche et tirer à boulets rouges sur le mouvement citoyen.
A l’image du ministre des Sports et maire de Fatick, Matar Bâ qui présidait une manifestation politique à Paos-Koto (Nioro). Pour Matar Bâ, «il n’y a eu à Dakar que des discours politiciens sans grande importance». Allant plus loin dans sa critique, le maire apériste de Fatick a affirmé sans ambages que «Y’en a marre a donné un prétexte à l’opposition qui refuse de prendre ses responsabilités ».
Dans la même mouvance, il a fustigé l’attitude de ces hommes politiques qui, selon lui, « se cantonnent à Dakar pour distiller leurs discours. Il faut qu’ils sortent de Dakar qui n’est pas le meilleur baromètre, et qu’ils aillent parcourir les villages les plus reculés à l’écoute des populations ». De la manifestation de Y’en a marre organisée à la Place de Nation, vendredi, le ministre Matar Bâ a dit dès lors ne retenir qu’une chose. « Il s’agit de leaders politiques sans arguments majeurs qui se sont engouffrés dans une manifestation pour sortir péniblement leurs têtes de l’eau ».
Le ministre-conseiller Mor Ngom qui présidait un meeting de rentrée politique, samedi 08 Avril, à Bambey, n’a pas manqué lui aussi d’apporter (Voir par ailleurs). En porte-à-faux avec les déclarations du mouvement Y’en a marre selon lesquelles il y aurait au Sénégal un recul démocratique, économique et de la liberté de la presse entre autres, le maire de Ndangalma s’est évertué à démonter le discours servi à la Place de l’Obélisque sur l’état de la démocratie comme sur la situation économique du Sénégal.
De toutes ces lectures faites du rassemblement du mouvement Y’en a marre, celle de Moustapha Cissé Lô, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, est certainement la plus directe, pour ne pas dire la plus attentatoire. Lors d’un meeting de l’Alliance pour la République (Apr) tenu samedi, à Diamniadio, Moustapha Cissé Lô a estimé tout simplement que Y’en a marre est financé par l’opposition. «Y’en a marre est avec des politiciens et des bailleurs qui ont pris de l’argent. Ils ont tenu nuitamment une réunion, et ils se sont partagés de l’argent, chacun 3 millions de F Cfa. Je leur demande de dresser une liste électorale et d’aller en compétition pour les législatives au lieu de déranger les gens », a affirmé M. Lô selon le site en ligne Pressafrik.com. Moustapha Cissé Lô qui a été rejoint dans la critique par Maël Thiam, administrateur de l’Apr et vice-président du Hcct, et autre Souleymane Ndoye, maire de Diamniadio, n’a pas en vérité raté Fadel Barro et compagnie qu’il a fini par traiter tout simplement de «marchands d’illusion». Comme pour dire que l’Apr n’est pas prête à céder du terrain dans le champ du débat politique, même si çà vole au ras des pâquerettes !