L’Alliance pour la république (APR) est sens dessus dessous dans la cité religieuse de Touba.
Non contents d’être « marginalisés », des militants ont mis en place une liste parallèle et promettent de battre leur parti aux prochaines élections législatives.
Le parti de Macky SALL, battu aux dernières élections locales et référendaires dans le département de Mbacké, n’a pas retenu la leçon de ces débâcles. Engluée depuis dans une léthargie que le départ de Moustapha Cissé Lô a fortement exacerbée, l’APR est loin de conjurer les démons de la division. Et les élections législatives à venir n’y changent rien. En effet, des militants de Touba, en assemblée générale, ont décidé de se démarquer du camp du pouvoir en présentant leur propre liste aux prochaines élections législatives. « Nous allons établir notre propre liste. Parce que nous ne sommes pas considérés, on nous a oubliés. Et ce n’est pas normal. C’est même une catastrophe pour nous qui avions abandonné terre et mer, quand il n y a encore personne, pour venir soutenir Macky SALL en nous battant à ses côtés », renseigne Modou FALL Kala qui parlait au nom de ses camarades. Poursuivant et ne lâchant pas le chef de l’Etat, il a continué à égrener son chapelet de doléances, expliquant les raisons qui sous-tendent leur radicalité. « Aujourd’hui, nous sommes marginalisés. C’est comme si nous ne sommes d’aucune utilité », a-t-il insisté.
Visiblement très remontés contre Macky SALL, ces frondeurs apéristes n’ont pas non plus raté le jeune frère du leader de l’APR. Pour eux, c’est Aliou SALL qui serait pressenti pour diriger la nouvelle législature de l’Assemblée nationale. Ce qu’ils considèrent comme une forfaiture. «Nous n’accepterons pas pour Aliou SALL ce que nous avons refusé à Karim WADE. Quand nous étions dans la rue le 23 juin 2011, nous n’avions pas vu Aliou SALL. Aujourd’hui, il est dans toutes les sauces. On annonce même qu’il veut devenir le président de l’Assemblée nationale. Mais ça nous ne l’accepterons pas, nous ferons face. L’APR n’est pas un parti que l’on peut hériter », ont martelé ces contestataires qui n’écartent pas de quitter le parti de Macky SALL.