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Absence des intrants pédagogiques dans les structures scolaires et déficit d’enseignants: Ces obstacles à la promotion des sciences
Publié le vendredi 7 avril 2017  |  Sud Quotidien
Cérémonie
© Autre presse par DF
Cérémonie de lancement d`APTE-Sénégal
Dakar, le 23 mars 2017 - Le programme dénommé Amélioration des Performances de Travail et d’Entreprenariat au Sénégal (APTE-Sénégal) à été lancé, ce matin, à Dakar. Ce projet initié par Éducation Development Center (EDC) et la Fondation MasterCard cherche à aider plusieurs dizaines de milliers de jeunes. Photo: Serigne Mbaye Thiam, ministre de l`éducation nationale




L’engagement des autorités pour la promotion des sciences, technologies et l’innovation n’est plus à démontrer. Les décisions présidentielles sur les concertations de l’enseignement supérieur et les assises de l’éducation et de la formation ont balisé le chemin. Toutefois, le contexte pédagogique tranche d’avec les intentions clairement affichées. Du moins, pour le moment. Car, l’absence des intrants pédagogiques dans les structures scolaires et le déficit d’enseignants persistant, constituent des obstacles à l’envol scientifique.

Le Grand Prix du président de la République pour les Sciences dont le lancement officiel est prévu ce jeudi 06 avril 2017, est l’une des nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement pour la promotion des Sciences, Technologie et Innovation. Un choix d’orientation du système d’enseignement et de formation réorienté vers les Sciences, la Technologie, les Mathématiques et les Sciences de l’Ingénieur (STEM) que les autorités actuelles revendiquent.

A l’aune de l’application des décisions présidentielles prises dans ce sens, où en est-on avec cette réforme ? Prend-elle forme ? Le contexte pédagogique de l’enseignement des sciences montre qu’il y a encore du chemin à faire. L’environnement scolaire est dépassé par l’augmentation rapide des populations scolaires entraînant une pénurie d’enseignants. Par conséquent, les intrants pédagogiques en souffrent. En effet, prenons l’exemple du moyen secondaire, où il ressort de l’annuaire statistique un déficit notoire des manuels pédagogiques en Sciences. En 2014, l’annuaire note 115 725 manuels de mathématiques, 83 411 en Sciences Physiques et 114 884 en Sciences de vie et de la terre (SVT) pour un effectif de 248 509 élèves.

L’insuffisance de matériel didactique est loin d’être une équation résolue dans la mesure où le nombre d’élèves prend la courbe ascendante.

En plus de ces facteurs bloquants la percée scientifique, s’y ajoute le déficit persistant d’enseignants. Les professeurs en Mathématiques, Sciences physiques, Science de la Vie et de la Terre (SVT) deviennent de plus en plus rares.

En atteste, les résultats du dernier recensement du personnel enseignant réalisé par le ministère de l’Education nationale en 2012. Il ressort de cette étude, un déficit de 99 professeurs dont 66 en mathématiques et 11 en Sciences physiques. En revanche, l’on note un surplus de 1287 enseignants dans les filières non scientifiques.

Mais, la situation risque d’être plus que préoccupante. En effet, si les professeurs des filières scientifiques migrent vers d’autre corps de métiers, il faut noter que le recrutement des professeurs baisse d’année en année.

Ils étaient 1930 en 2014 contre 1446 en 2015, soit une baisse de 25,07%. Un recul très net de 89,14% est noté au niveau des vacataires : 57 en 2015 contre 525 (dont 368 issus de la formation payante de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Education et de la Formation - FASTEF) en 2014. Cette tendance se poursuit au niveau des professeurs contractuels. Ils sont passés de 1389 en 2015 à 1405 en 2014, soit une baisse de 1,13 %.

Toujours est-il que les résultats des élèves des filières scientifiques sont encourageants. Sur 52 700 bacheliers en 2016, la série S1 a enregistré un taux de réussite total de 89,3%, pendant que la S2 a obtenu 43,3% d’admis sur 27 279 candidats présents. En S3, le taux de réussite est 60%, alors que les séries S5, T1 et T2 ont respectivement 41%, 52,9% et 44%.

Malgré les efforts fournis par le Centre national de documentation scientifique et technique, le Sénégal ne s’était pas encore suffisamment préparé pour accéder aux bases de données scientifiques les plus importantes, les plus riches et les plus sollicitées à travers le monde. En attendant d’avoir un large choix de bases de données mondiales, le Cndst permet au monde éducatif d’accéder aux données de la société Elsevier et Scopus.

Le Fonds d’impulsion pour la recherche scientifique et technique (First) et la projet d’appui à la promotion des chercheures et des enseignantes chercheures du Sénégal (Papes) constituent un fer de lance pour booster les sciences au niveau supérieur. Pendant que le ministère de l’Education nationale poursuit la construction des blocs scientifiques et l’ouverture du lycée scientifique d’excellence de Diourbel.
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