Mbaye Babacar Fall et Abdoulaye Diallo, deux gardes forestiers en exercice à la brigade forestière de Karantaba, ont été relaxés ce mercredi 05 avril par le tribunal des flagrants délits de Kolda. Ils étaient poursuivis pour la mort de Sampa Dramé.
Le 24 mars dernier, Mbaye Babacar Fall et Abdoulaye Diallo, à bord d’une moto Yamaha, ont croisé sur l’axe Sandiniéri-Karantaba, dans la région de Sédhiou, deux individus portant chacun un fusil de chasse de calibre 12. Ils étaient à bicyclette. Les deux gardes forestiers à la brigade forestière de Karantaba ont fait demi-tour pour les interpeller. Mais les deux individus se sont enfuis en direction du village de Bambandiong, arrondissement de Karantaba, département de Goudomp. Après une course-poursuite, Mbaye Babacar Fall et Abdoulaye Diallo sont parvenus à rattraper l’un des deux.
Le mis en cause s’est présenté comme Sampa Dramé, habitant le village de Diareng, arrondissement de Karantaba. Il ne détenait aucun document administratif pouvant permettre son identification avec exactitude. Il était en possession d’un fusil de chasse de type artisanal calibre 12, cinq munitions à plomb, un couteau et un téléphone portable. Ensuite, les deux gardes forestiers expliquent que Sampa a été conduit au poste de garde de la brigade forestière de Karantaba. Puis, « voyant son état de santé s’aggraver, il a été évacué au poste de santé de ladite localité pour y bénéficier de soins. Mais il a rendu l’âme, juste après son arrivée au poste ». Ici, les juges ont demandé aux deux prévenus s’ils l’ont frappé lors de son interpellation. Ils ont répondu : « non ».
En effet, après le décès, les éléments de la brigade de la gendarmerie de Samine se sont transportés sur les lieux, le même jour vers 14 heures. Ils ont constaté un corps sans vie, ne présentant ni égratignures, ni lésions traumatiques. Arrêtés, les deux gardes forestiers ont été déférés au parquet de Kolda, avant d’être conduits en prison. Devant la barre, les parents du défunt ont reconnu que le corps ne présentait aucune trace de violence.
Fort de ces déclarations, le procureur a requis la relaxe des deux gardes forestiers. Car, selon le ministère public, les prévenus n’ont pas varié dans leurs déclarations, de l’enquête préliminaire à la barre du tribunal. « Rien n’a été caché dans cette affaire. Tous les membres de la famille de la victime ont été témoins oculaires dans toutes les procédures de l’autopsie », a déclaré le procureur. Yoro Moussa Diallo de conclure que « le certificat de genre de mort montre une absence de plaie et de blessures sur l’ensemble du corps de la victime. Qu’aucun écoulement sanguin n’a été noté au niveau des aurifères naturels. Sampa Dramé est mort suite à une crise cardiaque ».
Un réquisitoire soutenu par l’avocat des prévenus qui a demandé aux juges de bien vouloir les relaxer. Finalement, les deux gardes forestiers ont été relaxés par les juges du tribunal des flagrants de Kolda, faute de preuves, après avoir passé 12 jours à la citadelle du silence.