L’Association des Femmes Médecins du Sénégal (AFMS) a organisé avant-hier, samedi 1er avril, un panel sur la relation femme et travail dans le secteur de la santé avec comme thème : «La problématique du travail de la femme dans le secteur de la santé». A l’issue de cette rencontre, la présidente de l’association, Aminata Sophie Coulibaly, a invité les autorités compétentes à une révision de la loi du travail.
«A travail égal, les hommes sont beaucoup plus rémunérés que les femmes dans le secteur de la santé. Nous interpellons les autorités à une révision de la loi du travail pour corriger cette injustice». C’est Aminata Sophie Coulibaly, présidente de l’Association des Femmes Médecins du Sénégal (AFMS) qui dénonce ainsi une injustice dont est victime la gente féminine travaillant dans le secteur de la santé. Elle s’exprimait samedi dernier au sortir du panel de l’AFMS, organisé dans le contexte de la Journée mondiale de la femme.
Interpelée par rapport aux difficultés des femmes dans le milieu professionnelle de la santé, elle répond: «Nous n’avons pas de problème en tant que tel dans l’exercice de la fonction puisque les femmes médecins se spécialisent et font les mêmes travaux que les hommes». Toutefois, selon elle, la difficulté se pose quand la femme doit allier vie professionnelle et obligations conjugales.
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, a salué la pertinence du thème dans la mesure où il met en exergue le vécu quotidien des femmes médecins. Avant d’ajouter que dans le secteur de la santé «nous avons beaucoup de problèmes par rapport aux postes. Par exemple des postes tels que les médecins-chefs de région, les directrices d’hôpitaux constituent des denrées rares».
A en croire Awa Marie Coll Seck, parmi les 14 médecins-chefs de régions, il n’y a que deux femmes et sur 30 directeurs d’hôpitaux, il n’y a que quatre femmes. «Ceci est lié à un impact sociale, le rôle social attribué à la femme. C’est elle qui doit veiller à l’équilibre du ménage et à l’éducation des enfants», a-t-elle relevé. Et le ministre de poursuivre: «nous envisageons, à cet égard, des sortes de crèches d’enfants dans les hôpitaux pour les mamans médecins».
Revenant sur l’équilibre des salaires, elle rassure que dans le secteur public, «à diplôme égal, c’est un salaire égal», ajoutant que ce déséquilibre peut être situé dans le secteur privé. Concernant les affectations des femmes dans les régions, elle a invité les hommes à plus de compréhension et à beaucoup de soutien à l’égard de leurs conjointes.