La croissance économique de l’Afrique au sud du Sahara qui a connu des avancées notables de 5,5% depuis 2000 reste toutefois inférieure à celle des pays émergents d’Asie qui ont un taux de croissance de plus de 7,9%, a appris l’APS.
’’L’Afrique subsaharienne a certes connu des avancées notables avec une croissance économique moyenne de 5,5% depuis 2000 après une longue crise durant les décennies 1980 et 1990, celle-ci reste moyenne à celle des pays émergents d’Asie qui enregistrent plus 7,9% de taux croissance’’, renseigne une note conceptuelle de la conférence internationale de l’émergence sur l’Afrique (CIEA) reçue à l’APS.
D’après le texte, l’Afrique subsaharienne devra non seulement réinventer son modèle de développement, mais aussi accélérer sa mise en œuvre tout en veillant à ce qu’il soit plus humain, plus inclusif et durable, conformément aux principes édictés dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et l’Agenda 2030 sur les Objectifs de Développement Durable (ODD).
C’est à cette condition que cette partie du continent africain pourra, selon la note, "trouver sa place dans ce nouveau contexte évolutif".
Elle apparaît aussi faiblement diversifiée et très vulnérable aux chocs exogènes, comme l’indique son ralentissement (+3,8 %) en 2015, à la suite de la baisse des prix des matières premières.
En outre, cette croissance bien que soutenue ne s’accompagne toujours pas d’une dynamique de transformation structurelle et d’un accroissement significatif de la productivité. De même, l’Afrique au sud du Sahara présente un taux d’investissement plus faible que celui de l’Asie émergente ou en développement (20,5% pour l’Afrique en 2010-2015 contre 41,4% pour l’Asie émergente ou en développement), relève le document.
Il ajoute que "la part de l’Afrique dans la production de richesses mondiales n’est passée que de 2,4% en 1980 à 3,1% en 2015’’.
Cela après avoir enregistré une chute entre 1990 (2,7%) et 2000 (2,4%) avec une croissance relative essentiellement portée par le Nigeria dont la part dans le PIB mondial est passée de 0,5% en 1900 à 0,9% en 2010 à la suite de la révision des comptes nationaux.
Toutefois, indique le même texte, sur la même période, la proportion de la population africaine dans le monde est passée de 8% à 13%.
Ce rapide survol illustre bien que l’ASS n’en est qu’au début de son processus d’émergence et que les défis à relever sont encore nombreux.
La note conceptuelle rappelle que la CIEA 2015 a été sanctionnée par une déclaration qui recommandait en son temps, l’organisation tous les deux ans d’un forum sur les bonnes pratiques en matière d’émergence et la mise sur pied d’un centre de veille stratégique.
D’où l’organisation la semaine dernière à Abidjan (Côte d’Ivoire), de la deuxième édition de la CIEA qui a permis aux chefs d’Etat de débattre de différentes questions de l’émergence et sur l’état de son avancement.
’’Deux ans après la première édition et en vue de s’assurer que les pays ayant formulé des plans d’émergence se sont engagés dans la bonne direction, il est important d’apprécier si les politiques amorcées commencent à produire des effets, fût-ce seulement à l’état embryonnaire’’, analyse le document.