La réflexion a été engagée par les professionnels des banques et établissements de crédit et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour des propositions concrètes allant dans le sens d’une dynamisation du marché interbancaire.
Les professionnels de banques et établissements de crédit ont fait des propositions pour "un certain nombre d’ajustements ou de réformes sur le fonctionnement de ce marché interbancaire", selon leur président, Alioune Camara.
Il prenait part à un point de presse tenu jeudi au siège de la BCEAO au terme d’une rencontre des Directeurs généraux des établissements de crédit avec le Directeur national de la Banque Centrale pour le Sénégal.
Sur ces incitations, il a précisé que ce sont "des questions techniques liées à des questions de fonctionnement des banques".
Le marché interbancaire est le flux de liquidités consenties entre établissements financiers.
Interpellé sur "la question de confiance" entre banques qui plombe le marché interbancaire, Camara a précisé que "le fonctionnement du marché interbancaire ne se limite pas seulement à un problème de confiance".
"Ce qu’il faut voir ce sont les incitations qui peuvent être données pour permettre à une banque de consentir des liquidités à une autre banque, mais ce n’est pas uniquement et exclusivement un problème de confiance", a-t-il ajouté.
En effet, pour Alioune Camara, "en dix ans, le secteur bancaire a évolué considérablement passant de moins d’une dizaine de banques à aujourd’hui 25 banques".
"Les unes ne sont pas rentrées au moment, n’ont pas les mêmes rapports de force, ni la même taille, tandis que d’autres sont là depuis plus d’une cinquante d’années", a-t-il fait valoir.
Pour le président de l’APBEF, l’idée est de "bâtir un système qui repose sur d’autres éléments pour aider à un fonctionnement plus fluide du marché interbancaire".
"Il faudrait avoir d’autres formes d’incitations qui permettent aux acteurs de pouvoir échanger librement de façon à pouvoir redynamiser le marché", a-t-il relevé.
Sur la question, le Directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, a expliqué que la Banque centrale est "un prêteur en dernier ressort".
Selon lui, "quand les banques n’arrivent pas à se ravitailler sur le marché interbancaire entre elles, la banque centrale prête aux établissements de crédit".
Ainsi, "si le marché interbancaire ne fonctionne pas, le taux de sortie du crédit ne reflète pas la réalité du taux directeur de la BCEAO", a-t-il souligné.
C’est pourquoi, Al Aminou Lô a incité les établissements financiers à se prêter entre eux pour une fluidité du mécanisme.
"Un plan d’actions de dynamisation a été discuté pour que le marché interbancaire soit le lieu par lequel les banques s’échangent leurs liquidités", a-t-il assuré.
Instaurées depuis 2015, les rencontres entre le Directeur national et les Directeurs généraux des Etablissements financiers constituent un cadre d’échanges autour de l’évolution des activités du secteur bancaire.