Dans le cadre de la lutte contre la pêche illégale en Afrique de l’Ouest, quatre bateaux de pêche ont été arraisonnés dans les eaux de la Guinée-Bissau. C’est à la suite des patrouilles conjointes menées par Greenpeace, le département de la surveillance des pêches de la Guinée-Bissau, le FISCAP, qui ont permis de constater de multiples infractions.
Quatre bateaux de pêche opérant illégalement ont été arraisonnés dans les eaux de la Guinée-Bissau. L’information est contenue dans un communiqué en date d’hier, mardi 28 mars. Ces «navires ont été conduits au port de Bissau; leurs équipages et leurs propriétaires font actuellement l’objet d’enquêtes approfondies de la part des autorités locales pour transbordement illégal en mer, non-affichage de noms lisibles sur les navires, non-paiement d’amendes et usage d’engins de pêche non autorisés», poursuit la même source, précisant que «les résultats de la surveillance conjointe ont été présentés au Président Bissau Guinéen José Mário Vaz lors de sa visite du navire «My Esperanza» de Greenpeace le mardi dernier».
Selon toujours le texte, l’arraisonnement de ces bateaux «confirme la situation alarmante qui prévaut dans les eaux ouest-africaines, digne d'un Far West». En effet, «les compagnies de pêche et leurs navires ont simplement pris l’habitude de profiter de la faiblesse de la capacité de la Guinée Bissau à assurer une surveillance complète de sa Zone Économique Exclusive (Zee) et les résultats de nos recherches montrent que des opérations illégales s’y déroulent quotidiennement. Nous saluons l'engagement au plus haut niveau du gouvernement Bissau-guinéen pour freiner la situation actuelle».
Dans le document, le responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique, Dr Ibrahima Cissé déclare que «l'Afrique de l'Ouest est la seule région au monde où la consommation du poisson est en déclin en raison de la surexploitation des ressources par trop de navires et des activités de pêche illégales. Les répercussions de l'épuisement des stocks de poissons sur la sécurité alimentaire et l'économie dans certains des pays les plus vulnérables du monde sont extrêmement préoccupantes et nous devons y faire face. En Afrique de l'Ouest, où le poisson demeure une des principales sources de protéines animales pour les populations, les activités liées à la pêche représentent une source vitale de revenus et d'emplois pour près de sept millions de personnes. C'est pourquoi nous encourageons vivement les gouvernements de l'Afrique de l'Ouest à créer un organisme régional de gestion des pêcheries».
LE SENEGAL ET 5 AUTRES PAYS OUEST AFRICAINS PERDENT 2,3 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN
Et de relever que «la pêche illégale, non réglementée et non déclarée (pêche Inn) en Afrique de l'Ouest, contribuerait à réduire de 300.000 le nombre d'emplois dans le secteur de la pêche artisanale, et de 2010 à 2016, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Sierra Leone ont perdu environ 2,3 milliards de dollars par an en chiffre d'affaires, tandis qu'un montant minimal de 13 millions de dollars a été récupéré grâce au suivi, au contrôle et à la surveillance (MCS). Le nombre le plus élevé d'infractions de pêche INN en Afrique de l'Ouest s'est produit en Guinée-Bissau. En 2014, en une semaine de patrouille, les autorités de la Guinée-Bissau ont documenté jusqu'à huit navires pêchant illégalement. Toutefois, les sanctions prévues par la loi de ce pays sont soit trop faibles, ou soit la loi n'est pas appliquée correctement».