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Secteur éducatif à Kédougou: Les ‘’dioura’’ concurrencent l’école
Publié le jeudi 30 mars 2017  |  Enquête Plus
élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra




Les ‘’dioura’’ ou sites d’orpaillage accueillent un nombre important d’enfants en âge d’aller à l’école. Ce qui constitue une menace pour le système éducatif à Kédougou.

Les ‘’dioura’’ constituent une menace pour le système éducatif dans la région de Kédougou. Lors du comité régional de développement (CRD) présidé hier par le ministre de l’Éducation nationale Serigne Mbaye Thiam, les acteurs sont largement revenus sur ce phénomène. D’après certains, la fréquentation des zones d’orpaillage traditionnel, communément appelées ‘’dioura’’, par les enfants en âge de scolarisation a des effets négatifs. ‘’On parle de ‘’dioura’’, mais je pense ce ne serait pas mal de faire une étude diagnostic pour comprendre l’impact du ‘’dioura’’ dans la région’’, a suggéré l’inspecteur d’académie de Kédougou, Bou Fall.

Le président de l’Association régionale des parents d’élèves, Coly Cissokho, est allé plus loin. ‘’Nous voulons qu’il y ait des écoles publiques pour ramasser toute cette carcasse d’élèves et leur faire reprendre au même niveau. Si on ne le fait pas, ils resteront tout le temps à la recherche de l’or pour trouver des sous’’, a-t-il dit. A sa suite, le conseiller économique, social et environnemental, Sadio Danfakha, a suggéré des collèges de proximité pour renverser la tendance. ‘’Il n’y a pas de collèges privés dans le département. Ils vont dans les ‘’dioura’’, malgré eux. Je ne suis pas d’accord quand on dit que les élèves quittent les classes au profit des ‘’dioura’’. Ils n’ont pas le choix’’, a-t-il relevé.

Parmi les autres goulots qui étranglent le système éducatif dans la région, les acteurs ont cité l’installation précoce de l’hivernage et sa fin tardive qui, combinées à l’existence d’abris provisoires et à l’impraticabilité des routes à certaines périodes de l’année scolaire, influent négativement sur le quantum horaire et par ricochet sur les performances scolaires. Par ailleurs, avec le retrait du PAM, la couverture en cantines scolaires devient de plus en plus faible, au moment où la demande est prégnante. Selon l’Inspecteur d’académie, en dépit de l’engagement et du dynamisme des acteurs de l’éducation, l’accès, la qualité autant que la gestion butent sur des difficultés inhérentes à son étendue, son enclavement, son relief accidenté, les habitats disséminés ainsi que certaines pesanteurs socioculturelles : grossesses et mariages précoces, rites initiatiques, préférence de l’école coranique au détriment de l’école classique… etc.

Outre, les réformes et initiatives émanant du niveau central et exécutées par l’ensemble des Académies, l’Académie de Kédougou a mis en œuvre, de 2012 à 2016, spécifiquement des projets ou programmes en partenariat avec l’Unicef, Aide-et-Action, World Vision, CRS/Caritas, l’ONG La Lumière. Au plan national, il s’agit, entre autres, de l’implantation et la généralisation du curriculum de l’éducation de base. La mise en place de comité de gestion d’école et des unions de comité de gestion à l’élémentaire et dans certains établissements au niveau du Moyen. Au plan local, il existe un partenariat dynamique qui participe à l’amélioration des axes du PAQUET-EF dont le PAQEEB est l’outil opérationnel.
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