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Art et Culture

3 questions à Pape Faye (président national Arcots): ‘’Le théâtre sénégalais est en très bonne santé’’
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Enquête Plus




Il a le théâtre dans le sang. Et en parler demeure naturel chez lui. Joint par EnQuête, le président national et de la section de Dakar de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (Arcots) revient sur la situation du théâtre au Sénégal, ainsi que les mutations qui s’opèrent et secouent le milieu. Pape Faye de dire que notre théâtre se porte comme un charme et évolue avec le temps.

De manière générale, comment se porte le théâtre au Sénégal ?

De manière générale, le théâtre se porte très bien, depuis que nous avons installé l’Arcots nationale (ndlr association des artistes comédiens du théâtre sénégalais). C’est une plate-forme qui regroupe la majeure partie, c’est-à-dire 80% des compagnies théâtrales du Sénégal. Depuis que nous avons installé cette plate-forme-là, nous avons fédérer nos énergies, nos connaissances. Nous avons organisé des ateliers de formation etc. Donc, on peut dire aujourd’hui que le théâtre sénégalais est en très bonne santé. Du point de vue de sa promotion, de la création, même s’il y a des choses qu’il faut encore redresser. Le redressement se situe au niveau des acteurs, des comédiens d’abord, ensuite il y a l’écriture des scénarii. Parce que l’écriture théâtrale est différente de celle romanesque. Cette dernière a l’esprit dramatique qui doit pouvoir intégrer beaucoup d’émotions venant de l’acteur. Aujourd’hui, quand on écrit pour des comédiens, il faut aller au théâtre voir comment évolue un comédien sur la scène, comment gérer une émotion du comédien, comment gérer un espace théâtral, etc.

Donc, ce sont des éléments qui me semblent extrêmement importants dans la carrière d’un comédien, d’un metteur en scène, d’un dramaturge, d’un acteur de théâtre. Nous avons organisé des formations techniques etc. La semaine dernière, par exemple, nous avons créé quatre pôles de formation, au niveau régional. Par exemple, à Dakar, nous avons réuni les comédiens de Dakar, de Guédiawaye, de Pikine, de Rufisque. Ils ont bénéficié d’une formation d’une dizaine de jours avec des experts qui sont dans notre plate-forme. Nous sommes allés à Louga. Nous avons réuni les comédiens de cette région, de Kébémer ainsi que ceux des autres régions du Sud. Nous les avons formés pendant dix jours avec les mêmes experts de notre association. Nous avons procédé de la sorte à Thiès, à Fatick, à Saint-Louis etc. Vu que ce sont des apprenants, il est très important de leur donner ces rudiments-là. Voilà comment nous sommes organisés. Ça, c’est la première phase. Voilà comment nous comptons procéder jusqu’à la clôture de la saison culturelle. Nos comédiens ont besoin de ça, parce qu’ils n’ont pas été formés dans les écoles académiques. C’est à nous de leur donner ces connaissances.

A votre avis, pourquoi à un moment donné, les troupes théâtrales au Sénégal ont disparu ?

Bon, on n’entend plus parler de Daaray Kocc, Jamanoy Tey, etc. Il faut savoir une chose, par exemple, les membres fondateurs de Daaray Kocc sont ceux-là qui sont à Daaray Kocc jusqu’à présent. Et la plupart de ces comédiens ont pris de l’âge. D’autres ont été rappelé à Dieu. Il y a quelques-uns qui restent. Ceux qui sont actifs sont des membres fondateurs, ils sont toujours là. Ils travaillent dans les séries. Si vous regardez les séries qui passent à la télévision, vous retrouverez des visages d’acteurs, de comédiens, qui appartiennent à ces structures-là. Mais c’est peut-être au niveau des prestations théâtrales, en tant que telles, qu’elles sont absentes. Mais les comédiens jouent encore, ils nous conseillent. C’est aussi important, parce que ça fait partie du théâtre. Jamanoy Tey, Daaray Kocc, au regard de ce qu’ils ont fait pour le théâtre sénégalais, sont aujourd’hui à un niveau supérieur. Ils passent leur temps à encadrer les jeunes. Ça, c’est une bonne chose. Maintenant, c’est aux jeunes de prendre la relève. Mais ceux qui étaient là hier et avant-hier sont toujours là, à part ceux qui sont malades.

Maintenant, on voit qu’il n’y a plus de téléfilm ; juste des séries. A votre avis, qu’est-ce qui explique cette situation ?

Les choses évoluent. Aujourd’hui, les Sénégalais sont en train d’évoluer. Avec des moyens modernes, ils sont capables de faire des séries qui peuvent compétir au niveau international. Il y a de très bonnes séries qui passent à la télévision. Le téléfilm et une série, c’est la même chose. Le téléfilm, c’est une appellation. La série, c’est une succession de plusieurs épisodes. Il y en a qui vont jusqu’à cinq épisodes, d’autres jusqu’à 40. Le téléfilm, c’est juste un film à la télévision. Mais, ce sont les mêmes comédiens qui sont dans les théâtres qui font la plupart du temps les téléfilms, avec des gens qui ne sont pas issus du milieu théâtral, mais qui ont quand même du talent et qui viennent rejoindre un autre métier.
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