La Coalition en synergie pour le développement de l’éducation publique (COSYDEP) a démarré, lundi à Tambacounda, ses auditions publiques de responsables dont l’objectif est de collecter des données sur les besoins de l’éducation et l’utilisation des fonds alloués à l’éducation, a constaté l’APS.
Organisées pour la première fois, ces auditions s’inscrivent dans la phase 2 du programme "Sunu budget" devant être exécuté par la COSYDEP dans les régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda et Sédhiou, en partenariat avec l’ONG 3D et avec l’appui de l’USAID.
"Ce programme cherche à surveiller les ressources injectées dans le secteur de l’éducation et de la formation, à engager les communautés à mieux s’approprier les questions d’éducation, à faire en sorte que le partage des données sur l’éducation devienne un exercice classique et ordinaire", a dit Cheikh Mbow, coordonnateur national de la COSYDEP.
Pour ce faire, des sessions de formation sur le suivi budgétaire avaient été organisées, avant la tenue de ces fora dans les régions d’intervention. "L’objectif est d’abord d’identifier les besoins en éducation et ensuite d’organiser des auditions publiques des managers de centres de responsabilité", a expliqué M. Mbow.
Aussi ce forum sera-t-il mis à profit pour recueillir la contribution de Tambacounda dans le rapport semestriel qui va être destiné à l’autorité, comme un "outil d’aide à la prise de décision", a-t-il poursuivi.
Ces auditions permettront d’interroger l’efficacité du système, en mettant côte à côte les ressources injectées et les résultats obtenus.
Au-delà de ces fora, il y aura des stratégies de suivi budgétaire tout au long de ce semestre à l’aide d’outils confectionnés pour collecter et analyser des données. Chaque antenne régionale de la COSYDEP a pris l’initiative d’identifier les managers de centre de responsabilité à auditionner, a-t-il dit.
A Tambacounda, après l’inspecteur d’Académie Alassane Niane, qui a parlé de son budget, l’IEF, le conseil départemental et un principal de collège devraient défiler devant l’auditoire, a-t-il annoncé. M. Niane a parlé face à un public composé d’acteurs de l’éducation, dont des professeurs, des chefs d’établissement, des syndicalistes, ainsi que de représentants de la société civile, d’élus locaux.
Il a relevé que le budget 2016 de l’inspection d’académie de Tambacounda était de 4,863 milliards de francs CFA, dont 4,843 milliards ont été engagés. Soit un taux de réalisation de 99,54%. Sur cette enveloppe, 4,7 milliards, soit 96% du budget, étaient destinés aux salaires des professeurs contractuels.
Les frais de déplacement pour les examens du CFEE, du BFEM et du Bac, représentaient 2,5% de ce budget, soit 121,5 millions de francs CFA, là où le fonctionnement représentait 0,86% du budget (41,9 millions). Le financement lié aux contrats de performance était de l’ordre de 289.5 millions. Les quatre IEF de la région s’étaient partagées 122,169 millions et les contrats avec les "daaras" dans le cadre du PAQUEEB étaient évalués à 41,158 millions.
Le budget 2017 de l’IA de Tambacounda a baissé en 2017, suite à la baisse de certaines rubriques, a-t-il noté, se montrant disposé à porter à la connaissance des auditeurs la taille exacte de ce budget qu’il n’avait pas séance tenante.