Mettre fin à la pauvreté en Afrique passera d’abord par une lutte contre les inégalités sociales. C’est la conviction du ministre délégué chargé du Budget, Birima Mangara qui présidait hier la 10ème réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l’Union africaine.
La 10ème réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur les Finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration, est ouverte hier, à Dakar. Jusqu’au 28 mars, les experts du continent vont échanger sur la croissance, l’inégalité et le chômage ; un triptyque qui constitue le thème central de la rencontre de cette année. Cependant, le premier facteur que les pays africains se doivent de résoudre est la question des inégalités, conseille le ministre Délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan chargé du Budget.
Birima Mangara qui a présidé la cérémonie de lancement de la conférence des ministres des Finances, de la planification et du développement économique, est d’avis que la ‘’réduction des inégalités sociales’’ est le seul gage d’une émergence économique. Or, le ministre constate que ‘’trop de gens se sentent laissés en rade’’. Cette exclusion sociale ne rime pas avec un développement. Pour cela, le ministre sénégalais chargé du Budget appelle les décideurs du continent à améliorer, de manière durable, ‘’la qualité de vie des populations africaines’’, à ‘’faciliter l’emploi des jeunes’’, et ‘’élargir l’accès aux services sociaux de base’’.
Aux yeux de Birima Mangara, la différence entre pays émergents ou pauvres se mesure à travers ‘’la place accordée à la prise en charge de la croissance économique soutenue, durable et inclusive, de l’emploi des jeunes, de la réduction de la pauvreté et des inégalités’’. Partageant l’exemple du Sénégal avec les experts du continent qui prennent part à la réunion de Dakar, le ministre informe que le gouvernement sénégalais a entamé, depuis quelques années, une politique sociale pour mieux prendre en charge les couches les plus vulnérables à travers l’octroi de bourses de sécurité sociale à plus de 300 000 familles, en lançant une couverture maladie universelle. ‘’Lorsque les conditions de vie des populations vulnérables s’améliorent, la paix et la stabilité sociale se renforcent’’, croit fermement le représentant du gouvernement du Sénégal à l’ouverture de la conférence des ministres des Finances de l’Union africaine (Ua).
Réformes dans les secteurs clés
Par ailleurs, une bonne politique de lutte contre les inégalités peut permettre aux pays du continent d’accroître leur croissance. Le ministre délégué chargé du Budget rappelle qu’une étude du Fonds monétaire international (FMI) montre qu’une ‘’augmentation de 1 point du PIB de la classe moyenne et des pauvres se traduit par une croissance qui peut aller jusqu’à 0,38% du PIB sur 5 ans’’. Par contre, augmenter de 1% le PIB des revenus des riches, rapporte le FMI, entraîne une baisse de 0,08% du PIB. ‘’Ce résultat est expressif et assez éloquent comme symbole dans la lutte contre les inégalités. Les sociétés les plus solidaires connaissent une croissance plus accélérée. Nous devons favoriser la transformation structurelle dans nos plans de développement afin de gagner les défis de la croissance, de l’inégalité et du chômage’’, invite M. Mangara. Pour vaincre la pauvreté, ce dernier appelle à mettre en place des ‘’réformes ciblées’’ dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du marché du travail.