La mise en circulation des médicaments contrefaits demeure une question préoccupante pour les autorités du pays. Qui annoncent des mesures et une révision des textes pour corser les peines.
Lors de la journée internationale de la consommation mercredi, la presse a fait état de vente de médicaments contrefaits pour les maladies du cœur. Par rapport à cette problématique, des acteurs du secteur constatent que les sanctions sont faibles en comparaison aux crimes commis. Ainsi, des mesures sont-elles en train d’êtres prises. Une révision des textes est en cours pour corser les peines qui vont aller jusqu’à la récupération de tous les biens du contrevenant supposés provenir de cette activité jugée délictuelle, nonobstant des sanctions pénales et pécuniaires. C’est ce qu’annonce le Docteur Aboubacry Sarr, qui a représenté le ministre de la Santé, lors de la journée d’échanges sur les opportunités d’affaires dans le secteur pharmaceutique entre l’Inde et le Sénégal. Il a été interpellé sur cette problématique à cette occasion.
Un comité de veille dirigé par le président de SOS consommateurs, Me Massokhna Kane, qui regroupe la police, la gendarmerie, la justice, les pharmaciens, les vétérinaires, est mis en place pour une lutte multisectorielle contre ce phénomène de vente de médicaments contrefaits, afin de barrer la route aux fossoyeurs. Docteur Sarr explique qu’une politique d’approvisionnement très claire est mise sur pied. ‘’Si on achète ces médicaments là où ces deux axes distribuent les médicaments, nous sommes sûrs d’avoir un médicament de qualité au moins à 99%’’, rassure-t-il. Le cas contraire, il note que le client risque de tomber sur du faux. En plus, explique-t-il, il est très difficile de détecter les médicaments contrefaits sur le marché. ‘’Même pour nous autres pharmaciens, il nous faut toute une technicité à développer pour être sûrs que ce médicament est faux. Il ne faut pas confondre un médicament contrefait et un faux médicament’’, a-t-il tenu à préciser.
Selon ses explications, un médicament contrefait consiste en la mise en circulation par une personne d’un médicament que l’on connaît, reproduit de façon frauduleuse. Concernant le faux médicament, dit-il, il ressort de la volonté de quelqu’un qui prépare un médicament et lui donne un nom qui n’existe pas. ‘’Nous sommes en train de réfléchir sur le lexique pour être beaucoup plus clairs par rapport à cette situation’’, signale-t-il.
14 milliards F Cfa pour assurer la souveraineté des médicaments
Par rapport aux médicaments contrefaits, Dr Aboubacry Sarr annonce qu’il y a toute une technologie qui est en train d’être développée dans le monde - le Sénégal y participe - pour pouvoir les détecter, notamment dans les zones frontalières. Dans sa présentation, le président de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, Mouhamadou Sow, a annoncé qu’un projet de plus de 14 milliards F Cfa est en vue pour assurer la souveraineté pharmaceutique. Cela, pour créer une unité de production et d’activités de dépositaires dénommée ‘’Teranga pharmacie’’. ‘’Nous constituons un pool de pharmaciens, avec l’aide de partenaires, pour assurer la souveraineté pharmaceutique. Il ne s’agit pas seulement d’acheter, faire du transfert de technologie, mais de voir, d’identifier, lire là où les Sénégalais peuvent gagner. Nous ne voulons plus nous soigner à l’extérieur’’, lance-t-il.
Lors de la rencontre d’échanges, il a été noté que le tissu industriel est très faible avec 6 industries pharmaceutiques existantes. Ainsi, plus de 70% des besoins sont satisfaits en dehors de l’espace UEMOA.