Le Noma est une maladie mal connue des Sénégalais. Pourtant, il est fréquent chez les enfants et les adultes. Le docteur El Hadj Arouna Ndiaye annonce des cas à Mbour.
En prélude à la journée mondiale de la santé bucco-dentaire prévue ce lundi, des spécialistes ont fait hier un exposé sur l’état de cette maladie au Sénégal. Le docteur El Hadji Arouna Ndiaye, qui a fait la présentation, révèle que la maladie dentaire appelée ‘’Noma’’ en latin qui veut dire ‘’dévorer’’ reste mal connue au Sénégal. Il s’agit, selon le spécialiste, d’une maladie à précarité. ‘’L’éthologie est actuellement mal connue. Cependant, ce qu’il faut noter est qu’on a eu à constater que, quand l’enfant présente une malnutrition associée à un calendrier vaccinal non respecté et une mauvaise hygiène bucco-dentaire, il peut bel et bien développer le Noma’’, explique docteur Ndiaye. Qui renseigne qu’il y a d’autres cas qui se développent chez les adultes. ‘’Présentement, on constate chez des adultes qui ont le VIH des cas de Noma. A Mbour, récemment, nous avons découvert des cas’’, révèle-t-il.
Cette maladie présente des symptômes comme une plaie à la joue non traitée. Elle se développe autour de la bouche. Après 5 ans, l’individu sera dans l’incapacité de manger. Ce qui peut provoquer automatiquement la mort. Même si les études sur le taux de prévalence de cette maladie n’ont pas encore abouti, le docteur Ndiaye informe que 25 cas de ‘’Noma’’ ont été répertoriés, en 2006. ‘’Actuellement, on a constaté des cas qu’on a eu à recenser. Nous sommes à 15 cas de Noma, entre 2014 et 2016’’. Cela, dit-il, ne signifie pas qu’il n’y a pas des cas, mais qu’ils ne sont pas notifiés.
Brossage des dents
Par ailleurs, M. Ndiaye note que la santé bucco-dentaire est une priorité et mérite une mise en œuvre de techniques de prévention, afin de mener une sensibilisation à ce niveau. Selon lui, le maintien d’une bonne santé bucco-dentaire contribue au bien-être de l’individu. Des stratégies sont en train d’être élaborées par le ministère de la Santé et de l’Action sociale pour assurer une accessibilité financière et géographique de la santé bucco-dentaire et réduire sa prévalence. C'est-à-dire faire en sorte qu’il y ait un répondant à travers le pays.
‘’Nous voulons renverser la tendance, pousser les populations à aller vers les professionnels de la santé. Les gens attendent qu’il y ait douleur pour se faire consulter’’, signale-t-il. Des maladies comme la carie dentaire de la gencive sont fréquemment rencontrées chez les malades qui souffrent de maux de dent. ‘’Avec les maladies générales telles que le diabète, nous avons constaté qu’il y a une émergence des gingivites’’, ajoute-t-il. Cette maladie de la carie dentaire est souvent causée par un manque d’hygiène bucco dentaire, les sucreries, l’alimentation non équilibrée et le brossage non régulier des dents. Cependant, l’objectif de la division santé bucco-dentaire est d’instaurer une prévention primaire faisant de telle sorte que la maladie ne s’installe pas.