Même si le Sénégal n’est pas encore menacé par le financement du terrorisme, il n’en demeure pas moins que la Centif a reçu, en 2015, deux déclarations. Sur 87 déclarations d’opérations suspectes, 16 dossiers ont été adressés au procureur.
La cellule nationale de traitement des informations financières a rendu public, depuis hier, son rapport annuel d’activités 2015. Il ressort de ce travail que la Centif a reçu, en 2015, 2 déclarations qui lui ont été transmises pour des ‘’soupçons de financement du terrorisme’’. Il ressort des enquêtes menées par les hommes du président Waly Ndour que ‘’l’état actuel des investigations ne permet pas de confirmer les doutes exprimés quant à une relation éventuelle entre les personnes impliquées dans ces transactions et des groupes ou organisations terroristes’’.
Par ailleurs, au cours de l’année 2015, la Centif a finalisé 87 déclarations d’opérations suspectes. Mais, après examen, renseigne le rapport, ‘’16 dossiers dans lesquels des indices de blanchiment de capitaux ont été décelés ont fait l’objet d’un rapport adressé au procureur de la République’’, tandis que 49 autres ‘’ont fait l’objet de classement, en l’absence d’éléments permettant de confirmer les soupçons ayant motivé la saisine de la Centif’’. Donc, il appartient au procureur de voir la suite à donner aux dossiers qui sont entre ses mains.
Cependant, la Cellule nationale de traitement des informations précise, dans son rapport, qu’il n’a pas été porté à sa connaissance de ‘’décisions prises en 2015 concernant les rapports qu’elle a adressés à la justice’’. ‘’Il convient de signaler qu’au cours de ladite année, le Doyen des Juges d’Instruction a pris une ordonnance portant modification de garde et désignation d’un nouveau gardien en exécution de laquelle une somme globale de 1,312 milliard de F Cfa, objet de déclarations de soupçon traitées par la Centif, a été transférée d’une banque sénégalaise vers la Caisse des dépôts et consignations’’, informe le rapport. Toutefois, il ajoute que cette mesure n’est que ‘’conservatoire’’ et elle permet de garantir ‘’l’indisponibilité des fonds dans l’attente du jugement des dossiers qui s’y rapportent’’.
Le volume des déclarations d’opérations suspectes (DOS) augmente, d’année en année. En 2014, la Centif avait reçu 145. En 2015, le nombre est passé à 164, soit une augmentation de 19 déclarations. Ces déclarations reçues par les enquêteurs de la Centif proviennent ‘’majoritairement’’, selon le rapport, des banques qui, au cours de l’année 2015, ont signalé 141 suspects. Le reste provient des services financiers postaux (15), des notaires (4) et des systèmes financiers décentralisés (4).