Au lendemain des heurts survenus dans leur région, les étudiants koldois à Dakar s’indignent, condamnent et invitent l’Etat à situer toutes les responsabilités.
Si loin, si près. Les étudiants de Kolda à Dakar suivent de très près les événements qui se passent dans leur localité. Réunis devant le Pavillon A de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar hier dans l’après-midi, les étudiants du Fouladou, écharpes et foulards rubiconds à la tête, ont exprimé leur indignation et solidarité à l’égard de leurs frères et parents restés à Kolda. Après avoir invité la jeunesse koldoise à la retenue et d’arrêter tout acte de vandalisme, ils ont réclamé justice. ‘’Nous attendons que les responsabilités soient situées. Que l’agent responsable soit sanctionné pénalement et administrativement et que les victimes puissent être dédommagées pour les préjudices qu’elles ont subis’’, a lancé Mamadou Baldé, président de l’Association des étudiants pour la promotion de Kolda (Aseprok).
Si des mesures à la hauteur de la bavure commise ne sont pas prises, assure-t-il, ses camarades et lui n’excluent pas de rentrer à Kolda et d’organiser des manifestations grandeur nature pour se faire entendre. Revenant sur ce qui s’est passé, le responsable du mouvement étudiant a tenu un récit qui prend le contre-pied du communiqué de la police. Il affirme que lorsque le conducteur de moto Jakarta a été interpellé par la police, il y a eu une altercation. ‘’Ensuite le policier, dit-il, lui a donné des coups de pied. Ce qui a causé la chute dans le ravin.’’
Citant la déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen, reprise par le droit interne sénégalais, le président de l’Aseprok a rappelé que ‘’la garantie des droits de l’Homme et du citoyen nécessite une force publique instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée’’. Sous ce rapport, ajoute-t-il, la police n’a pas à brutaliser un citoyen. Elle doit respecter la dignité humaine et veiller à l’intégrité physique et morale de tout citoyen, mais aussi à la sécurité des biens.
Les étudiants de rappeler que leur région n’en est pas à sa première bavure policière. Ils ont cité Dominique Lopy, en 2017. Ils ne souhaitent qu’une seule chose : l’arrêt de cette violence et la justice.