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Retard sur le respect des accords, recrutement en baisse: Le Sudes brandit le préavis de grève
Publié le jeudi 16 mars 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Les élèves reprennent le chemin des classes, ce 2 octobre




Le front syndical dans le secteur de l’Education était jusque-là apaisé, mais apparemment c’est de la braise sous la cendre. Depuis quelques jours, les sorties de leaders syndicaux se multiplient pour avertir. Hier, c’était au tour du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) de mettre en garde le gouvernement. ‘’Nous allons nous consulter avec nos partenaires pour voir.

S’ils ne partagent pas notre analyse de la situation, nous allons déposer un préavis de grève sur la base de notre propre appréciation’’, met en garde le secrétaire général Amadou Diaouné. Selon lui, l’Etat estime que le contexte lui est favorable, puisque ses vis-à-vis ont d’autres soucis. Raison pour laquelle il fait du dilatoire. ‘’Si le gouvernement pense que l’organisation des élections de représentativité syndicale dans l’éducation et au niveau des confédérations syndicales va nous détourner des luttes revendicatives, il se trompe lourdement’’, prévient-il.

Le Sudes doute d’ailleurs de la transparence dans l’organisation des élections le 26 avril, car il y a des indices qui ne rassurent pas du côté de la cité Soprim. En guise d’exemple, les commissions ad hoc devant recueillir les omissions devaient terminer leurs travaux depuis le 7 du mois passé. Or, certains n’existent même pas, pour le moment. ‘’Aujourd’hui, j’ai appris qu’un préfet a convoqué des syndicats pour la mise en place de la commission électorale départementale. Des préfets ont envoyé des PV sans convoquer les représentants des syndicats’’, regrette-t-il. Au-delà du scrutin, le Sudes avertit les autorités sur une quelconque tentative d’utiliser le prétexte pour museler les syndicats. De l’avis de cette organisation, il est bon que l’Etat ait des interlocuteurs privilégiés. Pour autant, cela ne saurait en aucun cas réduire en silence les autres forces.

Mais par-dessus les élections, le syndicat est surtout préoccupé essentiellement par deux points : les lenteurs dans la concrétisation des accords de 2014 et la baisse dans le recrutement des enseignants. S’agissant du premier, un décret a été pris, le 11 mars 2015, pour permettre aux corps émergents de bénéficier d’une validation aux 2/3 de leur ancienneté. Dans ce décret, il est fixé un délai de deux ans pour la prise en charge des bénéficiaires. Tous les enseignants concernés doivent donc être enrôlés avant le 15 mai prochain. Passée cette date, ils seront frappés par une forclusion. Or, le rythme de traitement des dossiers est loin de satisfaire le syndicat. ‘’Ces lenteurs risquent de pénaliser lourdement des milliers d’enseignants concernés par la validation aux 2/3. Dans ce cas, il y aura immédiatement une implosion du système’’, alerte M. Diaouné. Le Sudes invite l’Etat à anticiper sur cette question, soit en accélérant le processus, soit en prolongeant l’application du décret.

1,5 million de jeunes en âge de scolarisation hors de l’Ecole

Le même problème de retard est noté dans l’intégration, le reclassement, la validation, la mise en solde ou les rappels. Si l’année dernière, le Président Sall a respecté ses engagements de 10 000 mises en solde (10 700 au final) et de 24 milliards de rappel, cette année, son gouvernement refuse de prendre de nouvelles promesses, malgré l’insistance des syndicats depuis le mois de janvier. Autre lenteur, le système de rémunération des agents de la Fonction publique. L’étude à laquelle il était assujetti a été réalisée depuis 2015 et remis au chef de l’Etat, mais jusqu’ici, les négociations ne sont pas à l’ordre du jour. À ces lenteurs s’ajoutent celles relatives aux passerelles professionnelles, aux maîtres d’EPS et aux titulaires de diplômes spéciaux.

Le deuxième point est lié au recrutement des enseignants. Le Sudes dit avoir noté une baisse dans le recrutement, au moment où le déficit est criard, du préscolaire à l’université. En guise d’illustration, Amadou Diaouné et ses camarades soulignent qu’en 2014, il y a eu 2 500 nouveaux enseignants. Le nombre a été ramené à 2 300 en 2015 pour s’arrêter à 978 en 2016. La conséquence de ‘’cette politique de restriction’’ est qu’à ce jour, le Sénégal compte 1,5 million de jeunes en âge de scolarisation et qui sont hors de l’Ecole. Un drame inadmissible, selon le Sudes.
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