Pour sa deuxième phase qui va démarrer au mois d’août prochain, le Programme d’urgence de développement communautaire va bénéficier d’une enveloppe de 300 milliards de FCfa avec une contribution de 60 milliards de FCfa de la Chine. Cette annonce a été faite, hier, par le Premier ministre, Mouhammad Boun Abdallah Dionne, lors de l’atelier régional sur la capitalisation du Pudc.
Après une première phase assez concluante, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) s’apprête à franchir un nouveau cap. Et l’Etat ne compte pas lésiner sur les moyens. En effet, pour la mise en œuvre de la deuxième phase qui va commencer au mois d’août prochain, le gouvernement va mettre sur la table une enveloppe de 300 milliards de FCfa dont 60 milliards d’apport de la Chine. Le Premier ministre, Mouhammad Boun Abdallah Dionne, qui présidait, hier, l’atelier régional de capitalisation sur le Pudc, l’a annoncé. « Ce programme est un modèle de coopération entre le Pnud et le Sénégal, mais aussi un exemple de mobilisation de ressources internes pour financer notre développement. L’Etat du Sénégal a, en effet, financé la première phase, sur fonds propres, pour un montant de près de 120 milliards de FCfa. Le gouvernement compte maintenir ses efforts dans la deuxième phase du Programme qui se verra allouer un budget de près de 300 milliards de FCfa », a-t-il déclaré devant un parterre de personnalités venues de 18 pays d’Afrique. Cette rencontre se veut un cadre d’échanges et de partage sur l’expérience sénégalaise du Pudc présentée aujourd’hui comme un modèle de réussite pour un développement inclusif ayant un effet immédiat sur la transformation des conditions de vie des populations.
Le Premier ministre a rappelé que le chef de l’Etat Macky Sall est le principal concepteur de ce programme de développement rural qu’il a qualifié de « novateur tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre ». « Après avoir parcouru des milliers de kilomètres pour visiter les territoires les plus enclavés du Sénégal, le président de la République a mesuré, à sa juste valeur, l’impératif de la mise en œuvre d’une stratégie de développement, qui puisse apporter des changements substantiels, des bonds qualitatifs, dans les conditions de vie de mes compatriotes », a-t-il expliqué, rappelant ainsi le contexte de mise en œuvre du Pudc. Selon lui, face à la profondeur des inégalités et des disparités de divers ordres entre le milieu urbain et le monde rural, Macky Sall a décidé, avec l’accompagnement du Pnud dont l’expertise et le dynamisme sont reconnus de tous, d’élaborer et de mettre en œuvre le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc).
Célérité et efficacité
Pudc atelierLe chef du gouvernement a mis l’accent sur la vocation fondamentale du Pudc qui est de répondre, dans la célérité et l’efficacité, aux besoins vitaux des territoires ruraux, dans un souci d’équité et de justice sociale. « Le Pudc vise à favoriser l’accès de ces populations aux services sociaux de base, à travers la mise en place d’infrastructures socioéconomiques. Il s’inscrit ainsi dans la dynamique d’améliorer significativement leurs conditions de vie et de promouvoir l’implication des acteurs locaux dans le développement économique et social de leurs terroirs qui, par ailleurs, regorgent d’énormes potentialités indispensables à l’émergence du Sénégal », a ajouté le Premier ministre.
Il a rappelé qu’à terme, le Pudc permettra de densifier considérablement le réseau de routes non revêtues, de construire et de réhabiliter plus de 3.000 km de pistes rurales, d’installer et de réhabiliter plus de 238 forages et 161 châteaux d’eau, d’électrifier plus de 420 villages et de mettre à la disposition des femmes rurales plus de 5.064 équipements ruraux, notamment des décortiqueuses et des batteuses. Le Premier ministre a indiqué, qu’en même temps, ce programme veillera au renforcement des capacités des groupements professionnels et autres acteurs locaux, en entreprenariat rural, à la relance de la productivité des populations rurales, à la valorisation de la production agricole, à la sensibilisation et à la protection de l’environnement. De même, le Programme se consacre également à la facilitation de l’accès aux services financiers et à la mise en place d’un système de suivi-évaluation géo-référencé à même de renseigner sur les performances qui seront enregistrées.
Evaluation des impacts
Le chef du gouvernement a magnifié « la clarté de la vision et la pertinence de la coordination qui ont permis d’obtenir des résultats probants qui nous confortent dans la conviction que nous détenons, avec le Pudc, un modèle performant de promotion du monde rural, indispensable à notre quête d’émergence ».
Il pense que cet atelier sur la capitalisation du Pudc permettra d’échanger sur la durabilité de ce programme et la nécessité de mobiliser des ressources additionnelles par le biais de nouveaux partenariats. M. Dionne a, par ailleurs, assuré que le gouvernement, sur instruction du chef de l’Etat, mènera une évaluation participative des impacts de la première phase de mise en œuvre du Pudc. Il estime qu’il est également crucial d’étudier les modalités d'allègement des volets d’intervention du Pnud et de redéfinir le périmètre des champs d’actions cibles ou la trousse d’actions communautaires s’agissant de la nouvelle étape du Pudc. Le Premier ministre a aussi soutenu que les questions de gouvernance du programme devront être approfondies, en vue d’explorer les possibilités de transférer progressivement la gestion du Pudc à l’Administration sénégalaise, dans des conditions de délivrance optimale de résultats.
Mouhammad Boun Abdallah Dionne : « La dialectique de l’inclusion traverse l’action politique du président Macky Sall »
PM Dionne« Toute l’action politique du président Macky Sall est traversée par la dialectique de l’inclusion ». C’est ainsi que le Premier ministre a qualifiée la politique que mène le chef de l’Etat. Cette inclusion est d’ordre social, économique et politique. Sur le plan social, cette dialectique transparaît dans des programmes comme la Couverture maladie universelle, les Bourses de sécurité familiale qui mobilisent, chaque année, 30 milliards de FCfa du budget national. Sur le plan économique, cette approche se manifeste à travers le Pse et ses déclinaisons notamment le Pracas. « Le président de la République ne veut pas d’un Sénégal riche uniquement par un nombre très peu de ses fils. C’est pourquoi, il a opté pour l’inclusion économique à travers l’agriculture. Avec le Pracas, on est en train de dérouler le programme de mécanisation en milieu rural, de renforcer les capacités productives en milieu rural », a déclaré Mouhammad Boun Abdallah Dionne. Quant à l’inclusion politique, elle se révèle à travers l’Acte 3 de la décentralisation qui a consacré la communalisation intégrale. Tout cela fait dire au Premier ministre, que le président Macky Sall c’est « l’homme de la dialectique de l’inclusion ». « Pendant sa longue période de préparation, en deux ans, il a fait 80.000 km à l’intérieur du pays c’est-à-dire deux fois le tour du Sénégal. Cela lui a permis de mettre un visage sur la pauvreté. C’est ce qui a fait naître un programme comme le Pudc », a-t-il ajouté.
Etat-Pnud : Un partenariat inédit au service du développement d’urgence
Quand le Pudc fut officiellement lancé et son exécution confiée au Pnud, il n’a pas manqué de gens pour fustiger la mise à l’écart de l’administration sénégalaise. Dix-huit mois plus tard, les performances réalisées de ce programme semblent donner raison au gouvernement du président Macky Sall. Pour un partenariat inédit, ce fut un coup de maître. Dans un contexte d’urgence où il fallait agir vite pour répondre aux besoins concrets des populations, le recours au Pnud qui est un partenaire historique du Sénégal qu’il a accompagné dans la formulation de nombre de ses programmes de développement, s’imposait. C’est ce qu’a laissé entendre le Premier ministre. « Quand le chef de l’Etat a pensé et conçu le Pudc, il fallait trouver l’accélérateur pour développer tout cela. Il est allé chercher la meilleure agence du Système des Nations Unies en développement durable et inclusif : le Pnud », a-t-il déclaré.
Mouhammad Boun Abdallah Dionne reconnaît que toute externalisation du budget de l’Etat peut rencontrer de la résistance de l’administration, mais que face à l’urgence, il faut accepter ce principe. « Des ministères ont dû accepter qu’on coupe leurs budgets pour l’externaliser. Certes, ils ont des capacités pour faire des réalisations que le Pudc a faites, mais peut-être qu’ils n’ont pas toutes les capacités pour les réaliser dans un temps record. Il fallait donc prendre du budget un montant et le donner à une agence d’exécution. Mais ce qui est important, c’est qu’à côté de la Direction nationale du projet, le président a mis en place un Secrétariat d’Etat qui suit les indicateurs de performance dans le contrat signé avec le Pnud. N’ayez donc pas peur, vous pouvez externaliser et avoir des résultats concrets », a-t-il lancé devant la forte assistance présente à cet atelier régional de capitalisation sur le Pudc. Le Directeur régional du Bureau Pnud pour l’Afrique, Abdoulaye Mar Dièye a exprimé la reconnaissance et la fierté de son institution d’avoir été choisie comme partenaire dans l’exécution du Pudc. Il a rappelé que l’accompagnement du Pnud a porté sur la mise en place d’un système de gestion basée sur les procédures d’urgence, tout en respectant religieusement l’impératif de transparence, d’efficience et d’efficacité. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « le réseautage du Pnud à l’échelle mondiale a facilité les échanges d’expériences et le partage de connaissances ainsi que les achats avec de bons rapports qualité/prix à l’international ». Quant à Fatou Bintou Djibo, Représentante-résidente du Pnud et Coordonnateur résident du Système des Nations Unies, elle a déclaré que le type de partenariat qui lie le Sénégal et le Pnud est « exemplaire » en ce sens qu’il permet d’accompagner les pays dans leur vision tout en privilégiant la cohérence dans l’action des partenaires ».
Abdoulaye Mar Dièye, directeur régional du Bureau Pnud pour l’Afrique : « Les performances du Pudc forcent l’admiration »
Abdoulaye Mar Dièye PnudEn dix-huit mois, le Pudc a tracé des centaines de km de pistes, creusé des centaines de forages, éclairé des milliers de foyers et distribué des milliers d’équipements agricoles et post-récoltes. De telles performances faites dans des « temps records et sans hiatus », forcent l’admiration, selon Abdoulaye Mar Dièye. « Admiration parce que cette expérience est inédite, parce que les produits livrés sont de haute facture et les impacts socioéconomiques s’annoncent durables », a dit le Directeur régional du Bureau Pnud pour l’Afrique. A l’en croire, l’expérience du Pudc est une illustration éloquente que le développement est « un marathon qu’il faut courir avec le mental d’un sprinter et un esprit d’innovation ».
Estimant que ce programme a fait ses preuves, M. Dièye a invité à le labéliser. Car, pense-t-il, dans un contexte d’un continent africain où tout est urgence (pauvreté endémique malgré les fortes croissances économiques, creusement des inégalités entre milieu urbain et milieu rural, déficit chronique d’infrastructures dans les zones rurales et dans les zones périphériques et frontalières…), « seules des actions d’urgence inscrites dans une perspective de développement à long terme peuvent nous permettre de vaincre la tyrannie de l’urgence ». Et la philosophie et l’ingéniosité du Pudc, souligne M. Dièye, sont à même de résoudre, d’une part, les problèmes quotidiens et pressants des populations, d’améliorer leurs conditions de vie et, d’autre part, de les positionner comme des acteurs actifs du développement de leur milieu et de contribuer à la transformation structurelle de l’économie. Ce qui le fonde à dire que « le Pudc est un vecteur parfait de promotion, d’accélération et de sécurisation du développement durable, inclusif, gage d’une paix sociale ».
Par ailleurs, le Directeur régional du Bureau Pnud pour l’Afrique affirme que le Pudc est une voie expresse pour la réalisation des Odd de l’Agenda 2030 qui, a-t-il rappelé, est en forte congruence avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine ainsi qu’avec les cinq domaines prioritaires « Top 5 » de la Bad. C’est en cela que réside, a-t-il noté, « la puissance transformationnelle d’un tel programme ».
Fatou Bintou Djibo, Représentante-résidente du Pnud : « Le modèle du Pudc change le paradigme du développement à la base »
Au regard de la philosophie qui la sous-tend à savoir « rétablir la justice sociale à travers un développement territorial équilibré, inclusif et endogène », le Pudc, aux yeux de Mme Djibo, est « un modèle innovant qui change le paradigme du développement à la base ». Elle a émis le souhait que cette rencontre de Dakar soit le point de départ du processus qui va permettre à l’Afrique de revisiter son schéma de développement afin de prendre sa destinée en main dans sa marche vers l’émergence. En effet, selon Mme Djibo, l’Afrique ne peut se développer en laissant en rade plus de 50 % de sa population sans le minimum vital : accès à l’eau potable, à l’énergie, à la santé, à la sécurité alimentaire, à l’éducation. Or, a-t-elle signifié, le Pudc, en offrant un paquet de services intégrés, est une réponse à ces défis, un levier de promotion de l’économie locale et un facteur de création d’opportunités pour les femmes et les jeunes. Selon elle, en 18 mois de mise en œuvre, le Pudc suscite l’espoir des populations à travers tout le Sénégal. « Le Pudc est en marche au Sénégal et le Sénégal est en marche vers l’émergence », a-t-elle conclu.
Bilan du Pudc : Un taux d’exécution satisfaisant
Forage PudcLancé en juillet 2015, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) enregistre un taux d’exécution satisfaisant dans ses différentes composantes : pistes rurales, hydraulique rurale, électrification rurale et équipements de transformation agricole et post-récolte. Le rapport annuel janvier-décembre 2016 permet d’avoir un aperçu synoptique des réalisations.
Moins de deux ans après son lancement officiel par le chef de l’Etat, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) dont l’exécution est confiée au Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), affiche un bilan satisfaisant. Dans ses différentes composantes, des réalisations concrètes ont été notées.
Ainsi, pour le volet Pistes rurales, le programme a planifié les activités en 3 séries de travaux. Concernant les séries 1 et 2, un linéaire de 675,33 Km de pistes est en chantier sur un objectif de 790,81 Km ; 420,09 Km est en cours avec des niveaux d’avancement respectifs de 60 % dans la zone sud (régions de Kaolack, Fatick, Kaffrine, Thiès, Sédhiou, Kolda) et 90 % dans la zone nord (régions de Matam, Saint Louis, Louga et Diourbel). Un linéaire de 255,24 Km est achevé et ouvert à la circulation. Le linéaire de 115,5 Km restant est intégré dans la série 3 dont les travaux démarrent cette année.
Concernant le volet Hydraulique rurale, le Pudc a démarré les travaux portant sur 238 forages et 161 châteaux d’eau. Actuellement, 178 forages sont réceptionnés, 68 châteaux d’eau finalisés dont 75 systèmes d’alimentation en eau potable ont été mis en service dans les régions de Matam (08), Louga (11), Tambacounda (17), Kédougou (23), Diourbel (04), Fatick (03), Kaolack (07) et Kaffrine (02) et permettent l’alimentation en eau de 337 villages totalisant une population de plus de 163.283 personnes. En outre, 182 abreuvoirs sont fonctionnels sur un objectif de 346 correspondant à 53 % ; 1.065 bornes fontaines sont mises en service sur un total de 1.844 ; 1.737 Km de réseau mis en service sur une cible de 4.737 Km. Pour valoriser davantage les forages réalisés et développer l’économie rurale, le Pudc a mis en place une stratégie de promotion des chaînes de valeurs qui vise à réaliser des périmètres maraîchers autour des forages et à accompagner les filières porteuses. Ainsi, 150 périmètres maraîchers sont en cours d’aménagement.
628 emplois durables et 4.400 emplois temporaires
Pour le volet Electrification rurale, les objectifs totaux de réalisation sont de 420 villages (dont 310 par raccordement au réseau Mt/Bt et 110 par voie solaire), l’installation des branchements intérieurs au profit de 20.800 ménages et l’alimentation de plusieurs structures socioéconomiques (100 infrastructures de santé, 155 établissements scolaires, 400 micro et petites entreprises rurales : moulins, tailleurs, menuisiers, campements, cordonnerie, vulgarisateurs, atelier électricien). Les travaux ont démarré sur 62 villages avec l’implantation de 124 Km de ligne Bt et de 50 km de ligne Mt. L’appel d’offres pour les travaux des installations intérieures de 20.800 ménages dans les villages électrifiés est finalisé et sera publié cette année.
Pour le volet Equipements de transformation agricole et post-récolte, le nombre d’équipements produits et certifiés s’élève, à ce jour, à 3.093 sur 5.064 prévus, soit un taux de 61%. La mise en place est en cours avec 1.562 équipements post-récolte déjà déployés dans les régions de Fatick, Kaolack, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Thiès, Diourbel, Louga, Saint Louis, Matam. Le reliquat des équipements est en cours de production avec un état d’avancement de 80 %. Pour la gestion et la maintenance des équipements, 1.208 comités de gestion ont été mis en place. Dans les localités où le déploiement a été déjà effectué, les comités sont fonctionnels. Les membres desdits comités, les conducteurs et meuniers ont reçu des formations sur l’utilisation des équipements, la Gestion administrative et financière (Gaf) et sur les premières opérations de maintenance. Les différents travaux du Pudc ont permis la création de 4.400 emplois temporaires et 628 emplois durables pour les jeunes et les femmes.
El Hadj Ibrahima THIAM
La chaîne de valeurs pour développer l’entreprenariat rural
MoulinsPour le Pudc, la réalisation de forages, de châteaux d’eau, de pistes de production et l’électrification des principaux villages, n’est pas seulement une offre de services sociaux de base.
Les acteurs du programme ont compris que cela constitue surtout une opportunité pour booster l’économie locale et contribuer à une croissance inclusive. C’est pourquoi le programme a décidé de développer une approche intégrée de chaîne de valeurs. Le volet promotion de chaînes de valeurs s’inscrit dans l’objectif global du renforcement de la productivité agricole et de l’élevage et le développement de l’entreprenariat rural.
A cet effet, la stratégie est la mise en place de périmètres irrigués autour des forages qui prévoit l’affection de 25 % à 50 % de la superficie à la production fourragère afin de lever la contrainte d’alimentation animale en saison sèche. Le choix a été porté sur le Pennisetum purpureum (appelé aussi herbes à éléphants ou Neema, ou Maralfalfa) un pâturage amélioré dont le rendement atteint 400 tonnes par ha comparé au niébé fourrager (1 tonne de matière sèche par ha pour les nouvelles variétés précoces) et le maïs fourrager (12 à 16 tonnes de matière sèche par ha). L’assistance technique sera apportée aux éleveurs par l’Ancar et la Caritas pour améliorer la productivité de leurs vaches.
Le Ppp pour promouvoir l’entreprenariat local
Il est également retenu d’appuyer la promotion des chaînes de valeurs « lait » et « patate douce ». Ainsi, 150 périmètres maraîchers d’une superficie totale de 750 ha sont en cours d’aménagement dans 140 villages. Un linéaire de 196 Km de grillage a été commandé pour clôturer les périmètres maraîchers. Les diagnostics faits sur ces produits ont permis d’identifier les domaines prioritaires d’intervention dans les segments de production et de transformation. L’approche mise en œuvre repose sur le partenariat public-privé-producteurs et permet de promouvoir l’entreprenariat local
Par ailleurs, le Pudc a appuyé le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural dans l’acquisition de motopompes. Ainsi, 592 motopompes ont été livrées sur un total de 600, correspondant à un taux d’acquisition de 99 %. Le reliquat des 8 motopompes est en cours d’enlèvement au port. En outre, le Pudc a acquis et livré, pour le compte du ministère de l’Elevage et des Productions animales, 7.481.525 doses de vaccins. Une seconde commande de 16.880.000 doses est en cours.
El Hadj I.THIAM
Le respect de l’environnement au cœur des projets
La question environnementale occupe une place importante dans le Pudc. C’est pourquoi un volet lui a été consacré dans le programme. Ainsi, il a été commandité une évaluation environnementale stratégique assortie d’un Plan cadre de gestion environnementale et sociale (Pcges) en vue de se conformer à la réglementation nationale et aux normes environnementales et sociales du Pnud. La stratégie adoptée a consisté, dans un premier temps, à appliquer aux projets en cours, des outils d’évaluation rapide et des évaluations environnementales stratégiques à l’échelle des régions bénéficiaires. Cette démarche, tout en intégrant le souci de la rapidité, présente les mêmes objectifs que la procédure nationale d’évaluation des impacts environnementaux et sociaux.
El H. I. T.
Des enquêtes de référence réalisées pour mesurer l’impact du Programme
Forage TéssékéréL’informatisation du système de suivi-évaluation est effective. Les enquêtes de référence sont déjà réalisées par l’Université Gaston Berger et permettront, à la fin du programme, d’évaluer l’impact du Pudc sur les conditions de vie des populations bénéficiaires et sur l’économie rurale. Une plateforme Sig couplée au système de suivi-évaluation du Pudc est en cours de finalisation en partenariat avec le Cse et l’Adie. Ce système de gestion de l’information permettra de visualiser les réalisations du Pudc et leur articulation avec les autres interventions. A terme, les autorités disposeront d’un outil de pilotage et d’aide à la prise de décision.
Pour le volet communication, la mise en œuvre du plan de communication a permis de faire la promotion de l’intervention du Pudc pour une visibilité des effets auprès des communautés bénéficiaires ainsi que la capitalisation des acquis. A cet effet, divers supports de communication digitale et de masse ont été produits (films documentaires, kits d’information, bulletins d’information) et une approche multimédia a été adoptée pour vulgariser les résultats atteints par le programme. El H. I. T.
Un budget de 123,9 milliards de FCfa pour la première phase
Le montant du financement de la première phase du Pudc révisé est estimé à 123,9 milliards de FCfa. Les fonds reçus par le Pnud du Gouvernement pour la mise en œuvre du Pudc s’élèvent, à ce jour, à 50,9 milliards de FCfa dont 36,3 milliards de FCfa en 2016 (sur 65 milliards de FCfa attendus) soit un taux de mobilisation de 41 %. Les décaissements cumulés s’élèvent à 50,1 milliards de FCfa correspondant à un taux d’absorption de 98 % des fonds reçus du gouvernement et à un taux d’exécution financière de 41 % alors que le taux d’engagement est de 93 %.
El H. I. T.
Ranch de Dolly : Le forage Km 6 pour satisfaire la forte demande en eau
Ranch DollyL’eau a officiellement coulé, depuis des mois, au Km 6 qui abrite le quatrième forage du Ranch de Dolly. Il ne reste plus que la finalisation des travaux du château prévue dans deux mois. D’une capacité de 1.000 m3, ce forage construit par le Pudc devrait contribuer à satisfaire les besoins importants en eau des troupeaux et des éleveurs.
En cette période de la saison sèche, ce n’est pas encore le grand rush des bêtes au ranch de Dolly. Le président du comité de pilotage de cette vaste réserve de bois perdue dans la grande brousse du Djolof, Omar Kâ dénombre 1.300 bovins en plus des ovins, caprins, équidés qui viennent s’abreuver quotidiennement dans les abreuvoirs d’eaux des trois châteaux fonctionnels répartis dans le ranch. Dans un wolof que trahit son accent peul, il souligne qu’en juin et juillet, le site d’une superficie de 124 km2 peut accueillir entre 10.000 et 15.000 bovins, ces deux mois coïncidant avec la rareté des pâturages dans beaucoup de localités du pays.
Pour l’heure, beaucoup d’éleveurs sont encore restés chez eux, tandis que d’autres ont commencé leur lente migration saisonnière vers le Djolof et le ranch de Dolly, en quête de pâturages. Ce jeudi matin, des centaines de bœufs, accompagnés de leurs bergers, écharpes et bâtons en bandoulière, gravitent autour du château situé en plein cœur du ranch. Alors que certaines bêtes ont fini de s’abreuver, d’autres attendent avec impatience que les abreuvoirs soient approvisionnés du liquide précieux. D’autres soufflent, se reposent et ruminent à l’ombre des arbres, en attendant de repartir du bon pied, dans la brousse, en quête de feuilles d’arbres, d’herbe et de bois morts.
De temps en temps, un beuglement et un aboiement viennent rappeler que nous sommes en pleine brousse, au milieu des vaches et des chiens. Pendant ce temps, les éleveurs s’efforcent, courageusement, à remplir leurs volumineux fûts d’eau. Manifestement, ils n’ont cure de la chaleur qui, en ce mois de mars, est prégnante dans cette partie de la région de Louga. L’essentiel est que les bêtes soient rassasiées et tout « sera pour le mieux dans le meilleur des mondes», peu importe les sacrifices qui seront consentis.
L’intensité des activités sur place est illustrée par le vrombissement continu du moteur qui fait fonctionner le forage. C’est à croire que ce ronronnement aigu ne s’arrête presque jamais. Debout devant sa charrette que tirent ses deux ânes efflanqués, le vieux Abdoulaye Bâ manie avec aisance la potence. Malgré l’âge avancé, le vieil éleveur garde encore des forces pour faire boire son troupeau de bovins, à satiété, moyennant encore 150 FCfa par tête. Il indique que pour les ânes, chèvres et moutons, l’eau est, en revanche, gratuite.
4ème forage du Ranch de Dolly
Selon Omar Kâ, président du comité de pilotage du Ranch de Dolly, ce forage a été inauguré, pour la première fois, en 1967 par l’ancien président de la République, Léopold Sedar Senghor. Depuis, les besoins en approvisionnement en eau ont beaucoup flambé, le nombre de bêtes fréquentant cette réserve d’herbe et de bois n’ayant cessé d’augmenter au point d’atteindre le chiffre record de 10.000 voire plus aux périodes de grande affluence. Deux autres forages ont été construits dans le site pour répondre, de manière satisfaisante, aux besoins d’eau croissants du cheptel et des éleveurs. Mais cela ne suffisait toujours pas, si l’on en croit le berger Abdoulaye Bâ. C’est donc pour mieux faire face à la forte demande que le Pudc a décidé de doter le Ranch de Dolly d’un 4è forage. Situé au Km 6, à 6 kilomètres du centre du ranch, le forage a déjà été creusé, avec succès ; tandis que les travaux du château sont dans un état d’avancement très satisfaisant.
En cette matinée de jeudi, deux jeunes ouvriers s’activent pour terminer la dalle de couverture, sous les conseils avisés du chef du chantier, Alioune Mbodj. Ce dernier affirme que dans deux mois, les travaux devraient être achevés, au grand bonheur des éleveurs qui attendent avec impatience le fonctionnement de ce forage. D’une capacité de 1.000 m3, celui-ci devrait contribuer à satisfaire la forte demande en eau. En outre, ce puits devrait également donner un coup de fouet au maraîchage et à la riziculture dans le ranch. Alioune Mbodj explique que des projets de jardinage de laiterie sont aussi prévus sur place. Originaire de Barkedji, le vieux berger, Moussa Sow, a déposé ses baluchons au Ranch de Dolly depuis 1968 pour mieux faire nourrir son troupeau et sans doute sa famille. Il se réjouit de la construction par le Pudc de ce forage, espérant qu’il va contribuer à mieux prendre en charge la forte demande en eau, tout en stimulant les activités de maraîchage.
Moussa Sow appelle, néanmoins, les éleveurs à honorer leurs obligations concernant le paiement des factures d’eau. A ce jour, sa seule inquiétude concerne l’insécurité qui prévaut dans le Ranch. Il révèle que les voleurs de bêtes écument la zone. « Jadis, il y avait des barbelés autour du site et des gardiens étaient répartis dans les différentes portes d’entrée au nombre de 4 ; mais actuellement, il n’y a plus personne pour veiller à sa sécurité», déplore-t-il. Une lueur d’espoir tout de même pour lui : le mur censé remplacer les barbelés est en construction et son achèvement pourrait contribuer à rétablir la sécurité mais aussi protéger l’écosystème du ranch qui n’est pas épargné par les coupeurs de bois.
Diégane SARR
Cheikh Diop, Directeur Pudc : « Le rythme d’exécution du Programme est assez soutenu »
Cheikh Diop PudcVéritable maître d’œuvre du Pudc, le Directeur national du programme, Cheikh Diop descend très souvent sur le terrain, en compagnie des différents experts, pour s’assurer du bon déroulement des travaux. Dans cet entretien, il revient sur leur évolution et sur les perspectives de la deuxième phase.
M. Diop, en tant que Directeur national du Pudc, vous êtes très souvent sur le terrain pour suivre l’évolution des travaux. Quel est le taux d’exécution des chantiers de ce programme dans ses différentes composantes ?
Nos activités de terrain ont trait à la supervision régulière de l’exécution des différents projets. Elles nous permettent de nous assurer du bon déroulement des travaux, d’identifier les goulots d’étranglement et de trouver éventuellement des solutions aux difficultés qui pourraient se poser. L’avancement global est satisfaisant avec, pour ce qui concerne les pistes rurales, 255 km achevés et ouverts à la circulation sur un linéaire en chantier de 790 km, ayant permis de désenclaver près de 300 localités en milieu rural pour une population de plus de 100.000 personnes. Le restant du linéaire de pistes est à un niveau d’avancement de 75 %. S’agissant de l’électrification rurale, les travaux ont débuté sur 142 villages et déjà, certains villages ont déjà été mis en service au grand bonheur des populations. Pour l’hydraulique rurale, 187 forages ont été réceptionnés et 68 châteaux d’eau finalisés. Les mises en services suivent leurs cours et 75 systèmes d’alimentation en eau multi-villages sont fonctionnels. Concernant l’allègement des travaux de la femme rurale, l’objectif de 5.064 équipements à distribuer sera atteint cette année. Au total , 3.405 unités ont été fabriquées et sont en cours de distribution.
Notre attention s’est portée sur Saré Liou dans la région de Matam, visité par Monsieur le président de la République lors de sa tournée économique de ce mois, localité créée en 1789 et qui, à l’instar d’autres villages environnants a été électrifiée et bénéficie d’un forage multi village et d’une piste de désenclavement, en 2017. A la lecture de ces éléments qui renseignent du niveau d’exécution du programme, nous pouvons dire que le rythme d’exécution est assez soutenu ce qui témoigne d’un engagement sans faille des entreprises qui sont nos partenaires dans la mise en œuvre du programme au bénéfice des populations.
Le volet chaîne de valeurs a été ajouté au Pudc. Quel est son importance et que vise-t-il ?
En fait, il ne s’agit pas d’un ajout, dans la mesure où ce volet s’inscrit parfaitement dans la composante « amélioration de la productivité agricole », dont la mise en œuvre suit la finalisation d’infrastructures hydrauliques et celles de désenclavement et de l’équipement en matériel post-récolte au profit des populations. Ainsi, l’appui dédié à la rénovation des systèmes de productions permettra de développer une activité maraîchère autour des forages construit par le Pudc. Certaines zones d’intervention du Pudc, en l’occurrence le Ferlo, dans le département de Linguère et le Sénégal Oriental sont par excellence des zones à fortes potentialités laitières. De ce point de vue, nous travaillons en ce moment avec le ministère de l’Elevage et des Productions animales à appuyer la chaîne de valeurs lait, selon un modèle de Partenariat public privé producteur. Tout ceci concourt à l’essor d’une économie rurale porteuse de richesses au bénéfice des populations qui, bien sûr, doivent jouer leur rôle dans la mise en œuvre du Pse tel que porté par Son Excellence le président de la République.
Quel est le sens des Comités techniques régionaux (Ctr) que vous tenez dans les régions d’interventions du Pudc ?
Je dois préciser que les comités régionaux ont été mis en place par les gouverneurs de Régions. C’est une instance technique impliquant les acteurs dans les régions : services techniques, collectivités locales, Ong et autres acteurs de développement pour une large concertation sur la mise en œuvre et le partage des résultats du programme, à des moments choisis par le gouverneur. Cette instance permet au gouverneur de Région de s’enquérir de l’état d’avancement et d’informer les autorités sur l’exécution. Le Pudc y est convoqué et répond à toutes les questions liées à la mise en œuvre et à la programmation des activités.
Avec la deuxième phase du Pudc, peut-on s’attendre à ce que vos domaines d’intervention soient élargis ?
Certainement, suivant les nouvelles priorités dégagées par le chef de l’Etat, concepteur du modèle. Pour le moment, nous travaillons à la finalisation de la première phase et suite à l’autorisation de formuler une deuxième phase, nous nous attelons à l’identification des projets et des zones d’interventions suivant la même approche, avec l’implication effective des services techniques concernés. Nous avons, par exemple, entamé une réflexion avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale pour la construction de postes de santé.