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Rareté du poisson sur le marché sénégalais: Les acteurs indexent dame nature
Publié le mercredi 15 mars 2017  |  Sud Quotidien
Inauguration
© Primature par A.SECK
Inauguration du quai de pêche de la commune de Yoff
Dakar, le 19 décembre 2016 - Le Premier ministre a présidé la cérémonie d`inauguration du quai de pêche de la commune de Yoff. Une infrastructure qui va conforter la place de Yoff dans le secteur de la pêche.




La rareté et la hausse du prix des poissons constituent un problème réel chez les mareyeurs et des consommateurs. Un tour au marché au poisson de Soumbédioune et de Yoff Tongor, nous a permis de faire ce constat. Au moment où les clients se désolent de la situation actuelle que connait le commerce du poisson, les pêcheurs quant à eux indexent la nature. Car selon eux, cette pénurie de poisson est liée au vent qui sévit en ces temps sur la capitale sénégalaise.

Marché Soumbédioune de Dakar, il est dix heures. Un calme plat règne sur les lieux. Les étals de poissons sont loin bien d’être garnis. Ce qui témoigne de la raréfaction du poisson qui un aliment très prisé pour la cuisine sénégalaise. Trouvée sur les lieux, Fatou Cissé, la quarantaine sonnée soutient : «comme vous le constatez, je n’ai pas assez de poissons. Les rares poissons qui sont sur la table, je les ai achetés à 9000 F Cfa, et j’en ai revendu, pour le moment, qu’une valeur de 2000 F.Cfa. Je n’espère pas faire des bénéficies, je voudrais juste avoir le montant de mon investissement. Les pêcheurs ne font plus beaucoup de prises ces derniers temps. Ils reviennent parfois avec le quart de leurs prises habituelles».

Une petite bousculade chez les clients s’est opérée, Aminata Ndiaye vient pour se ravitailler en poissons pour son ménage. Avec un petit sourire aux lèvres, elle déclare : « j’ai fait le tour du marché mais jusqu’à présent je n’ai rien acheté car les prix sont excessivement chers. Ils ne me parlent que 40000f et 50000 alors qu’il y a quelque temps, j’achetais à 17000f la caisse. Vraiment c’est dur, mais je n’ai pas le choix après avoir marchandé avec les commerçants, je suis alors dans l’obligation de l’acheter au prix proposé»

Un pêcheur du nom de Ousmane Ndiaye nous explique la cause de la rareté des poissons. Pour lui, cette pénurie de poissons s’explique tout simplement par le vent.
«Actuellement, il y a beaucoup de vent. Les pêcheurs ont peur d’aller en haute mer quand il y a un orage. Même s’ils partent, ils rentrent bredouille. Tout le monde sait que c’est un risque d’aller en mer quand le vent souffle fort. On peut même perdre la vie. La période de la fraîcheur constitue la raison de la disparition des poissons, si l’on peut dire ainsi» explique-t-il ;

Pour ce qui est de la hausse des prix du poisson, ce même pêcheur poursuit en disant : «les pêcheurs dépensent beaucoup d’argent avant d’aller en mer. Ils achètent de l’essence, de la glace et de la nourriture etc. C’est ce qui explique le coût élevé des poissons. Je vois des femmes qui après avoir acheté auprès des pêcheurs revendent les tas à 500 F Cfa ou 1000 F Cfa tout en espérant gagner un gain en retour»

C’est le même décor à Yoff Tongor. Assise près d’une pirogue qui contenait peu de poissons, la dame explique :«Les prix sont hors de portée et cela à cause de la raréfaction du poisson. Et je me demande si je vais m’en sortir, car quand cher, les clients n’achètent pratiquement pas». Et de poursuivre ; « Hier, j’ai acheté la moitié de la caisse du poisson à 12000f et j’ai revendu peu, du coup ça s’est répercuté sur mes chiffres d’affaires».

La raréfaction des poissons en mer peut s’expliquer par plusieurs raisons selon les acteurs. Moussa Faye, pêcheur, affirme : «la situation de la pénurie du poisson dépend de la lune qui éclaire la mer pendant la nuit, ce qui fait fuir les poissons».

Cependant des charretiers s’activant eux aussi dans ce commerce de poisson, présents sur les lieux chaque jour, constatent également la raréfaction du produit et la hausse des prix. Mohamed Bane, l’un d’entre eux, âgé de 18 ans déclare : «nous sommes là pour transporter les poissons des pêcheurs et ils nous paient parfois entre 300 F Cfa et 400 F Cfa. Actuellement le poisson se fait rare en haute mer».
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