La mise en place du système de tutorat et l'enseignement bimodal, le BIADO et le recrutement de psychologues, sont quelques mesures prises par l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) pour améliorer le taux de réussite qui tourne autour de 18 à 20%.
Malgré les moyens déployés par l'État dans l'enseignement supérieur, le taux d'échec est toujours élevé (près de 85 % d’échecs dans certains cycles). L'urgence est donc de renverser la tendance, afin d'améliorer le taux de réussite à l'université qui est pratiquement autour de 18 à 20%. ''Nous avons décidé d'améliorer la qualité de l'enseignement.
On a mis en place un système de tutorat. L'année dernière 300 tuteurs ont encadré les étudiants'', a annoncé, samedi, le professeur Saliou Ndiaye, recteur de l'UCAD. Un bureau d'information et d'aide à la documentation et à l'orientation (BIADO) est mis à la disposition des étudiants. Son rôle est d'aider le nouvel étudiant à s'orienter. Également, des documents relatifs au système LMD, au campus social et à l'organisation de l'université sont mis à sa disposition.
Faire évoluer les mentalités
''Nous avons aussi recruté des psychologues qui sont à la disposition des étudiants. Ils ont des bureaux et des étudiants peuvent à tout moment aller les voir, échanger avec eux et trouver des solutions'', a renseigné le recteur. A l'en croire, l'Ucad a mis en place un enseignement bimodal où certains cours sont directement sur le portail. ''Il y a 300 cours que les étudiants peuvent télécharger.
Dans les deux ans à venir, nous allons pratiquement mettre en place un système de télévision fermée et des portails mobiles qui permettront aux étudiants de télécharger directement leurs cours sur le campus. Vous voyez partout que nous sommes en train de creuser pour mettre le campus en wi-fi live'', a expliqué le recteur. ''Nous sommes à l'ère de l'économie numérique. Aujourd'hui, il faut enseigner et apprendre autrement et évoluer autrement. Mais cela suppose que les mentalités évoluent. Que l'étudiant aille s'informer'',
Selon le Pr Saliou Ndiaye, la vie à l'université ne se limite pas à la restauration, à l'hébergement, à la prise en charge médical. ''Il faut que nous définissions le statut de l'étudiant sportif. Il faut que nous puissions avoir des unités d'enseignement qui permettent de promouvoir des étudiants qui expriment leurs intelligence ailleurs, au bout du pied ou au bout de la main. Je crois ce sont des réflexions que nous devrons mettre en place'', a-t-il soutenu.
''L'UCAD ne peut être un garage intellectuel'' (recteur)
Toutefois, les problèmes demeurent. ''Quand on a la Licence, l'université ne peut pas être un garage intellectuel. On finit la Licence, tout le monde en Master. On finit en Master, tout le monde en Doctorat. Ce n'est pas possible. Ça n’existe dans aucune université'', a-t-il déclaré. Le recteur estime qu'il faut définir ensemble les règles d’accès à la Licence, au Master et au Doctorat. ''Dans toutes les universités du monde, l’accès est réglementé'', selon Le recteur.
En outre, l’inadéquation des formations dispensées avec les demandes exprimées par les employeurs, qui pose des questions de pertinence et la faiblesse endémique, en matière de politique et projets de recherche, ont été évoquées. Idem pour les échecs liés aux lacunes en matière d’employabilité.